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Cahiers Rationalistes

Non Credo

La déclaration du Président de la République au sortir de sa visite au pape : « Nous avons anthropologiquement, ontologiquement, métaphysiquement besoin de la religion », me conduit à tenter de préciser pourquoi, en ce qui me concerne, je n’en ai pas eu besoin, paraphrasant ainsi Laplace dans sa réponse (en réalité apocryphe) à Napoléon « Et Dieu Monsieur le professeur ? Sire, je n’en ai pas eu besoin ». Il y a bien des domaines à considérer pour commenter cette déclaration d’Emmanuel Macron, la laïcité, l’organisation de la société, la coexistence entre religions, etc., mais je ne veux ici m’interroger que sur le fond : avons-nous besoin de religion ? À l’évidence chacun d’entre nous s’efforce d’y répondre pour soi-même et je ne parlerai donc ici que de moi[1].

Pourquoi suis-je athée ? Cette question est en soi un peu étrange, car prise à la lettre elle impliquerait qu’il y aurait des raisons de croire ou de ne pas croire…

Les nouveaux réseaux de l’obscurantisme

Il est de bon ton de proclamer que notre époque est celle de la « société de la connaissance ». Pourtant, parler de « société de la connaissance » revient aujourd’hui à entretenir des illusions sur nos performances cognitives, au point de nous rendre aveugle à une réelle montée de l’ignorance. Certes, sous l’effet du  développement  des  technologies  de  l’information  et  de  la communication, la circulation intense et très largement distribuée de données et d’informations semble devoir permettre de faciliter la transmission et la production de savoirs…

De l’ignorance à la manipulation. L’utilisation du langage en politique

Les liens de la langue et de la politique sont bien connus. Gérer un groupe humain impose de parler pour préparer les décisions, les expliquer et les appliquer. Fixer précisément ces décisions et les faire connaître a impliqué l’intervention de l’écrit dès que l’écriture fut inventée. Avant même l’apparition de la notion moderne de nation, qui remonte à la Révolution française de 1789, les conquérants et les classes dominantes ont de fait imposé …

Le transhumanisme. Pour quoi faire ?

Qu’est-ce que le transhumanisme ? En première approche, je dirai que ce projet se donne comme ambition de remodeler l’espèce humaine telle que nous la connaissons. Pour ce faire, des centres de recherche disséminés dans le monde s’appuient sur des programmes de type NBIC. Qu’est-à- dire ? Cet acronyme désigne une convergence entre des nanotechnologies (N), des biotechnologies (B), des sciences de l’information (I) et des sciences cognitives (C). Mais encore ? …

Une philosophie pour penser la laïcité

L’« affaire de Creil » (1989) a été le point de départ d’une mise en crise de la laïcité à travers une série de questions problématiques très diverses qui se succèdent jusqu’à présent. J’ai voulu contribuer à penser ces questions concrètes qui ont nourri la chronique politique en proposant une construction philosophique dont on peut déduire les propriétés du concept de laïcité …

Laïcité et polémiques électorales

Dans la présente campagne électorale pour l’élection présidentielle, le thème de la laïcité a pour l’instant surtout été évoqué lors d’une brève polémique entre deux candidats aux primaires socialistes sur le port du voile intégral. Mais il a occupé une place majeure dans le débat public tout au long des années passées, que ce soit à propos du port du voile par les salariées d’un établissement privé recevant le public (crèche Baby-Loup de Chanteloup-les-Vignes), des menus dans les cantines scolaires ou du port du burkini sur les plages…

La Culture Scientifique

Il semble aller de soi que les sciences font partie de la culture. Lorsqu’on parle de culture, d’un homme cultivé, on parle d’abord de   l’instruction qu’il a reçue, une instruction qui comprend en particulier des connaissances apprises à l’école ou dans les livres. Parmi ces connaissances, figurent évidemment des connaissances scientifiques sans lesquelles il serait difficile de parler de culture. Un homme qui, par exemple, ignorerait que la Terre tourne autour du soleil passerait difficilement pour un homme cultivé même si, par ailleurs, il est un homme de bon sens, qui connaît bien son métier et qui connaît beaucoup de choses sur la flore, la faune et les traditions de sa région. Les sciences font naturellement partie de la culture, et il n’y a même pas à s’interroger sur l’idée d’une culture scientifique : il va de soi qu’il y en a une…

La France en quête de raison et d’humanisme : propositions pour une éthique des Lumières renouvelée (deuxième partie)

Si le logiciel communautariste « tyrannie des minorités » et le programme économique néolibéral heurtent de front une partie croissante de la population majoritaire, l’adoption de la doctrine fasciste ou réactionnaire devrait être perçue comme un signe d’infantilisme et/ou de facilité pour les citoyens éclairés d’un pays qui a inventé, avec d’autres, les Lumières et qui a eu nombre de problèmes tout aussi importants à résoudre dans son histoire. Il reste la question : comment passer du Refus et/ou de l’Indignation à la Révolte et au Changement sans représentation syndicale ou politique adéquate et sans passer par la case de l’Extrême droite ? …

La France en quête de raison et d’humanisme : propositions pour une éthique des Lumières renouvelée (première partie)

A force de concentrer leur attention sur les personnes en difficulté des quartiers périphériques, les élites des beaux quartiers des centres-villes perdent le sens des autres réalités et oublient qu’il existe aussi ailleurs, dans le péri-urbain et dans le rural, une population elle-même en déshérence : les ouvriers, les employés, les agriculteurs, les petits entrepreneurs, les retraités pauvres….. qui se sentent sacrifiés et abandonnés par tous les décideurs politiques (de droite et de gauche) et qui voient un seul parti (celui d’extrême droite) ne pas les traiter avec mépris ou dédain[1] et leur proposer une porte de sortie. La seule porte de sortie possible ? Les élites de droite et de gauche ont une responsabilité majeure dans cette évolution et ont la responsabilité de proposer une alternative solide. Ce double article vise à démontrer que c’est possible si tous les acteurs de la gauche non communautariste et de la droite non maurrassienne y mettent de la bonne volonté et s’appuient sur un socle éthique historique qui a fait ses preuves et qu’il importe de réactiver avant qu’il soit trop tard…

Condorcet, l’instruction publique et la pensée politique

Pourquoi s’intéresser à Condorcet théoricien de l’instruction publique ? Quelles sont les grandes lignes de cette pensée ?

            L’origine de l’intérêt que je [Catherine Kintzler] porte à Condorcet théoricien remonte aux projets de réforme de l’école à la fin des années 70, début des années 80. L’esprit de ces projets, qui irrigue une sempiternelle « réforme », n’a guère changé : il s’agit toujours d’aligner l’école sur un modèle « libéral », c’est-à-dire de la soumettre à son extériorité en lui demandant de se fondre dans « la société ». Les discours qui sous-tendent ces tentatives sont connus : thématique de l’« ouverture de l’école sur le monde », du « lieu de vie », transformation des parents en lobbies de consommateurs, particularisation et mise en concurrence des établissements publics par le biais de « projets spécifiques », substitution de la notion d’objectif à celle de programme, effacement de l’autorité épistémologique (les professeurs ont d’avance toujours tort s’agissant des passages de classe), effacement de la notion de loi commune au profit d’une négociation incessante de toute discipline avec les élèves, sacralisation de la pédagogie dite d’éveil.;;