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Cahier rationaliste n°651

10,00 

Novembre-décembre 2017 – n° 651

Éditorial
• 2018 / Alain Billecoq
Actualités
• Disruptions politiques et technologiques : les chantiers complexes de la gauche de demain / Matthieu Montalban
• Politiques éducatives et réalités scolaires : la réforme du collège en débat / Michel Henry
Radio
• Faut-il craindre l’intelligence artificielle ? avec Emmanuelle Huisman-Perrin et Jean-Gabriel Ganascia
Lectures
• Le tout dernier été d’Anne Bert / Bruno Alexandre
• Feuerbach critique de la religion, penseur de la liberté d’Yvon Quiniou / Alain Billecoq
• L’exercice de la pluralité des mondes sous la direction de Sylvie Nony et Alain Serrieau / Evariste Sanchez-Palencia
• L’école ou le loisir de penser de Jacques Muglioni / Alain Billecoq
• Livres, revues et plaquettes reçus en hommage des auteurs ou des éditeurs
Communiqué
• L’histoire naturelle, un outil précieux contre l’obscurantisme
Actes
• La PMA et la GPA, « La Procréation Médicalement Assistée et la Gestation Pour Autrui sont-elles de nouvelles libertés à conquérir ou faut-il en rester à l’actuelle législation en France ? » / Jean-Philippe Catonné
Annonce
• Colloque Santé mentale et citoyenneté

 

Éditorial
Par Alain Billecoq

2018

À l’heure où vous lirez ces mots il est toujours temps, malgré l’usage, d’adresser mes meilleurs vœux à vous, lecteurs des Cahiers, à vous membres de l’Union rationaliste, et à tous et toutes, quels que soient vos engagements et vos convictions. À tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté de par le monde, je souhaite un peu de calme dans la vie quotidienne et un peu de sagesse aux dirigeants de la planète. Bref, je souhaite sincèrement l’impossible.

Selon la constance de nos principes, le présent numéro des Cahiers Rationalistes s’est voulu proche de l’actualité. Certes, on n’y trouvera pas un regard sur l’ensemble de nos préoccupations parce que la visée revendiquée de l’exhaustivité frôlerait la bêtise et contredirait notre ambition qui est d’essayer de donner humblement un éclairage rationnel ouvert à la discussion, sur certaines d’entre elles. De même que l’actualité n’est pas plus l’événement que l’immédiateté des unes médiatiques, il n’est pas non plus à propos de débattre sans fin des multiples affaires, à l’image de ce que l’on observe sur les réseaux sociaux où chaque protagoniste est plus prompt à l’invective et à l’échange nauséabond qu’à réfléchir posément à leur complexité.

Les trois petits essais qui composent la rubrique « Articles » tissent la toile de fond de l’ensemble du numéro en regroupant des sujets apparemment dissemblables mais qui prennent, à y regarder d’un peu plus près, comme fil conducteur les problèmes politiques, sociaux, scientifiques et culturels qui tapissent notre quotidien. Ainsi, Matthieu Montalban propose-t-il un examen de cette situation inédite qu’est l’élection surprise d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République. Il en examine non seulement ses conséquences politiques, sociales et économiques en France mais surtout élargit l’analyse au niveau européen et mondial et demande à la gauche dont il se réclame : que faire ? Pour sa part, Michel Henry traite du sujet toujours brûlant de l’enseignement puisque le nouveau ministre Jean-Michel Blanquer vient de mettre en chantier d’importants changements tant organisationnels que pédagogiques. Pour ce faire il retrace, à partir de la question de la réforme du collège, une histoire récente de la politique éducative en France et montre à quel point l’école est désormais à repenser dans toutes ses dimensions instructives, éducatives et culturelles à condition que l’on veuille vraiment former des citoyens éclairés dans une République apaisée tournée vers l’avenir et s’en donner les moyens. Sa démarche prospective peut être soutenue et poursuivie par la lecture de la réédition d’un ouvrage de Jacques Muglioni, L’école ou le loisir de penser, paru en 1993 – dont une recension est proposée en fin de numéro – qui garde non seulement sa pertinence mais devrait figurer sur la table de chevet de tout ministre de l’éducation nationale.

Dans ce même ordre d’idées, articulant questions politiques, techno- scientifiques et éthiques, sont abordés dans les autres rubriques des cas particuliers mais tout aussi justifiés parce que concrets. Ainsi en est-il de l’Appel du groupe de chercheurs de haut vol qui soulignent à quel point l’Histoire naturelle est un instrument contre l’obscurantisme toujours plus ou moins feutré qui guette la France ; semblablement, on aborde les aspects prometteurs et parfois négatifs de l’intelligence artificielle qu’il serait suicidaire d’ignorer ou de négliger et qui sont développés dans notre émission mensuelle sur France Culture. Ensuite, sont examinés les propos entendus dans un colloque tenu en 2015 qui est ici rapporté, ayant pour thème la PMA et de la GPA, sous leurs multiples aspects sociaux, psychologiques, idéologiques et politiques, car ces actes médicaux sont devenus en peu d’années, grâce aux progrès scientifiques, une des interrogations majeures de notre société.

Enfin, toujours dans le cadre de notre souci d’interrogation des questions récurrentes, il nous a paru bien venu de compléter la rubrique « Lectures » par le résumé d’une conférence d’Yvon Quiniou sur Ludwig Feuerbach, auteur de L’essence du christianisme, ouvrage qui a fortement inspiré la critique marxiste de la religion, par la recension d’un ouvrage collectif, L’exercice de la pluralité des mondes, qui décrit en partie les multiples faces de l’histoire des combats menés jusqu’encore récemment par les savants pour la compréhension scientifique de l’univers et l’état actuel des recherches en astrophysique et en cosmologie ; et, dans un domaine autre mais tout autant brûlant, par le récit oxymorique poignant et serein d’Anne Bert intitulé Le tout dernier été qui nous incite à méditer sur l’angoissant désir de mourir dans la dignité.

Il est certain que nous n’épuiserons jamais tous les domaines de nos questionnements et de nos réflexions. Cependant – tel est l’objectif des Cahiers Rationalistes – nous continuerons inlassablement durant l’année 2018 à nous interroger, à dire ce qui nous semble légitime de soutenir et, par conséquent, à inciter les uns et les autres à prendre la parole, la plume ou le clavier, à critiquer si le besoin s’en fait ressentir. En clair, à exercer ce qui, paraît-il, caractérise le genre humain, à savoir la raison.

Encore une fois, bonne lecture et bonne année à toutes et à tous.

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