Raison présente n° 226
19,00 €
Juin 2023
PROPAGANDE DE GUERRE / GUERRE DE PROPAGANDE
Sommaire
- Avant-propos
Roland Pfefferkorn - Guerre, information et propagande, France 1914-1948
Fabienne Bock - Ignorer les victimes ? Hiroshima et Nagasaki dans la presse française . Entre propagande et censure des États-Unis et du Japon
Masatoshi Inoue - Guerre d’Indochine (1945-1954) . Le monde politique et journalistique français va-t-en-guerre
Alain Ruscio - Entre pouvoirs civil et militaire, la complexité de la propagande filmée durant la guerre d’Algérie (1954-1962)
Sébastien Denis - La propagande de la guerre « psychologique »
Christian Ferrié - MANIPULER . Psychologie des foules, propagande politique et marketing : E . Bernays (1891-1995)
Patrick Tort - Propagande et esthétisation du politique chez Kracauer et Benjamin
Olivier Agard - Fermer les yeux et foncer : l’Allemagne en guerre
Wolfgang Streeck - Comment convaincre l’opinion publique d’adhérer à une guerre . Dix principes de propagande de guerre appliqués aux conflits récents avec la Russie et la Chine
Anne Morelli
Varia
- Le cri sauveur dans les bruits du monde . Examen d’un mépris
Christian Ruby
Trimestrielles (à consulter gratuitement sur www.cain.info)
- Étymologie & sémantique, Théâtre, Cinéma, Atlas des arts vivants, Musique, À travers quelques livres, Notes de lecture
Disponible en version numérique sur Cairn.info : https://www.cairn.info/revue-raison-presente.htm
PROPAGANDE DE GUERRE / GUERRE DE PROPAGANDE
Avant-Propos
Roland Pfefferkorn
De tout temps et plus particulièrement depuis l’orée du XXe siècle, mensonges, insinuations et machinations en tous genres auront servi à cautionner ou justifier des guerres. On se souvient des « armes de destruction massive » de Saddam Hussein (selon le rapport présenté par l’administration Bush au conseil de sécurité de l’ONU le 12 septembre 2002), allégation qui visait en 2003 à légitimer la Deuxième Guerre du Golfe engagée par la coalition menée par les États-Unis[1]. Les lectrices et lecteurs plus âgés se rappellent aussi les prétendues « atrocités commises par les soldats irakiens envers les bébés des couveuses de la maternité de Koweït » (exposées devant une commission du Congrès américain à l’automne 1990 et retransmises par les télévisions du monde entier) aux fins « d’autoriser » la première intervention militaire étatsunienne de janvier et février 1991. Aujourd’hui comme hier, des guerres ont été menées au nom du « bien »[2] ou de la « démocratie », des « guerres justes », « humanitaires », voire « éthiques », et parfois aussi des « guerres préventives ». L’invocation de grands principes ou de « valeurs » a cependant du mal à cacher les enjeux réels, toujours économiques ou géopolitiques, qui sous-tendent les guerres[3].
Retenu par le comité de rédaction à l’automne 2021, le thème de ce dossier aura été rattrapé par « l’actualité ». Le 24 février 2022, les troupes russes entrent en Ukraine en violation du droit international[4]. Depuis ce jour, la propagande de guerre tend à imposer partout des récits unilatéraux, en Ukraine, en Russie ou en Europe occidentale. On peut observer un alignement quasi-unanime des grands médias français, et plus largement européens et étatsuniens, sur la position ukrainienne, celle des États-Unis ou celle de l’OTAN, au point d’évacuer toute mise en perspective historique du conflit. Qu’en est-il des origines de ce conflit, de son coût humain (en premier lieu pour les Ukrainiens et les Russes), de ses conséquences économiques ou environnementales ou des risques d’une escalade militaire, y compris nucléaire[5] ? Derrière le conflit entre l’Ukraine et la Russie n’y a-t-il pas aussi un conflit des États-Unis avec la Russie ? Voire des États-Unis avec la Chine ? Est-il dans l’intérêt des populations européennes d’accepter une détérioration socio-économique et les risques découlant de la guerre et des livraisons massives d’armes à l’Ukraine ? En quoi les appels à l’arrêt des actes de guerre et à des négociations diplomatiques seraient-ils moins légitimes que les appels à l’intensification de la guerre et à l’augmentation des livraisons d’armes ?[6] La guerre n’est-elle pas toujours une capitulation de la raison ?
Les mots « propagande » ou « travail de propagande » renvoyaient au XIXe et au début du XXe siècle à la « propagande politique » entendue comme un travail d’explication et d’information. Il ne s’agissait pas alors dans cette optique d’intoxiquer ou de tromper, mais de défendre des options avec une mise en valeur d’idées ou d’arguments exposés publiquement et formant un projet commun, un projet de société, « en vue de rendre notre époque meilleure » et « d’amender le monde », comme le formulait encore l’écrivain Klaus Mann en février 1930[7]. Ce terme de propagande a pris un sens péjoratif en raison des pratiques systématiques mises en œuvre dans le domaine de l’information par les différents États belligérants durant la Première Guerre mondiale. Au cours du XIXe siècle, une presse quotidienne s’est progressivement développée et a contribué à renforcer une opinion publique, désormais composante de l’exercice de la démocratie parlementaire. Dès les premiers jours du conflit, tous les pouvoirs, politiques et militaires, eurent recours à la censure, puis passé le moment initial où l’illusion d’une guerre courte s’était dissipée, ils passèrent à la diffusion de fausses nouvelles pour manipuler l’opinion publique[8]. Les informations militaires provenant des champs de bataille étaient passées au tamis de tout ce qui pouvait nuire à l’effort de guerre. Dans une perspective « patriotique », la censure (et l’autocensure) visait à restreindre et canaliser le flux d’informations pour obtenir la production de récits conformes aux menées bellicistes. La propagande, orchestrée principalement par des intellectuels et des journalistes, devait galvaniser le moral des troupes et des civils en dénonçant unilatéralement les atrocités et la barbarie de l’ennemi. Hormis mensonges et diabolisation de l’ennemi, d’autres pratiques consistaient à exagérer, euphémiser, pratiquer l’hyperbole, manier les sous-entendus (qui transforment en vérité les demi-vérités), privilégier des termes valorisants ou dévalorisants (selon les cas) ou mobiliser les émotions[9]. Dans chacun des États belligérants concernés, il s’agissait de promouvoir une vision « optimiste » de la guerre. Puis, lorsque l’enthousiasme belliciste a commencé à s’essouffler, les pouvoirs politiques et militaires ont davantage organisé et systématisé leurs pratiques manipulatoires tout en dénonçant bien sûr la propagande du camp d’en face. Afin de piloter au mieux la production des « éléments de langage » conformes, suivant une expression contemporaine, tous ont perfectionné leurs propres institutions de propagande10]. Le succès des efforts propagandistes dépendait cependant in fine de la capacité de chaque camp à gagner la guerre…
Les pratiques manipulatrices de la propagande de guerre ont connu après 1918 de nouveaux champs d’application dans les activités commerciales et politiques, tant aux États-Unis qu’en Europe. Les méthodes promues par Edward Bernays (1891-1995), neveu du fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud, pour « contrôler et régenter les masses conformément à notre volonté sans qu’elles en aient conscience » ont été exposées dans ses livres[11]. Ses clients étaient des multinationales, celles du tabac, General Electric, Procter & Gamble ou CBS, et des hommes politiques, comme le vice-président américain Calvin Coolidge. Le parti nazi s’en inspira et utilisa ses méthodes à grande échelle dès les élections de l’automne 1930.
Il convient par ailleurs de garder à l’esprit que ces méthodes de manipulation de masse ne sont en rien propres aux régimes autoritaires ou dictatoriaux. Et qu’en outre, comme l’a signalé notamment Jacques Ellul, les individus et groupes les plus perméables à la propagande ne sont pas les moins instruits[12]. Plus fondamentalement, il faut aussi rappeler ici les limites intrinsèques du fonctionnement de la presse et, plus largement, de tous les médias de masse. Il y a plus d’un demi-siècle, le philosophe et sociologue Joseph Gabel avait déjà souligné le fait que le « journalisme d’information est prisonnier de l’actualité »[13]. Celui-ci tend, expliquait-il, « à préférer le renseignement spatial (reportage) aux renseignements temporels (considérations historiques) ; or en dépit des apparences, les derniers constituent une source plus sûre d’information. C’est en tous cas sur une synthèse dialectique des deux que devrait se fonder tout essai de compréhension scientifique de l’actualité ». Cette « tendance à négliger les racines historiques et dialectiques des évènements » s’explique par le « phénomène de sous-temporalisation journalistique [qui] s’insère dans le contexte plus large de l’insuffisance de la mémoire collective ». Or, dans un conflit, il est crucial de pouvoir accéder aux éléments de contexte, historiques, géopolitiques ou économiques et non de se contenter d’un seul récit ou d’une seule source, ceci d’autant plus que la monopolisation de l’information, les conflits d’intérêts (les liens entre propriétaires de journaux et fabricants d’armes par exemple ou entre ces derniers et le personnel politique) et le suivisme contribuent fortement à ne laisser entendre dans chaque camp qu’un seul son de cloche.
Le dossier de ce numéro s’ouvre sur quatre articles qui examinent la propagande de guerre dans différents contextes conflictuels, guerres interimpérialistes ou guerres coloniales. Fabienne Bock s’intéresse à la propagande mise en œuvre en France durant la Première Guerre mondiale. Au-delà les entraves à l’information, elle montre avec précision comment se diffusent fausses nouvelles et rumeurs et comment l’ennemi est diabolisé. Masatoshi Inoue examine la première réception des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki dans la presse française. L’auteur insiste notamment sur le lien étroit du récit proposé aux lecteurs vis-à-vis de la censure et de la propagande étatsunienne et japonaise. Alain Ruscio montre que le discours va-t-en-guerre lors du conflit indochinois (1945-1954) est porté par la plupart des hommes politiques et des journalistes français de l’époque[14]. Enfin, Sébastien Denis s’attache à l’examen de la propagande filmée durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Il en souligne la complexité en raison de ses contraintes et dimensions techniques et de la dualité des pouvoirs civil et militaire.
Suivent trois articles plus analytiques. Christian Ferrié, philosophe, présente une réflexion critique sur la notion de « guerre psychologique », expression utilisée par l’armée française durant la guerre d’Algérie. L’auteur considère qu’elle relève elle-même du registre propagandiste dans la mesure où elle euphémise des violences réelles infligées, tant psychologiques que corporelles. Patrick Tort, philosophe et historien des sciences, propose une vision élargie des processus de manipulation de masse. Si ces derniers ont d’abord été développés à grande échelle dans le cadre de la propagande menée durant la Première Guerre mondiale, sous l’impulsion de personnages comme Edward Bernays, ils ont ensuite été orientés vers la propagande politique et commerciale. Olivier Agard, germaniste, présente dans sa contribution les analyses de la propagande nationale-socialiste développées dans l’entre-deux-guerres par Siegfried Kracauer et Walter Benjamin. La Première Guerre mondiale joue un rôle central chez ces auteurs comme matrice du fascisme. Ils abordent l’esthétique spectaculaire du national-socialisme et l’édification d’une pseudo-réalité à la lumière d’une théorie des médias modernes (photographie, cinéma, architecture).
Les deux derniers articles du dossier se rapportent directement à la guerre qui se déroule en Ukraine et à la propagande qui l’accompagne. Dans sa contribution, « Fermer les yeux et foncer : L’Allemagne en guerre », le sociologue Wolfgang Streeck analyse le discours public belliciste, quasi-unanime dans les médias et le monde politique de son pays. La guerre du Kosovo de 1999 avait déjà vu les sociaux-démocrates et les Verts engager militairement leur pays – première intervention extérieure depuis 1945 – aux côtés de l’OTAN et sans mandat des Nations unies. La presse, déjà quasi-unanime, dénonçait alors un génocide (inventé) visant les Albanais. Les principaux « désinformateurs » furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN et les médias établis[15]. L’intensification de la guerre en Ukraine, impulsée par les États-Unis et ses alliés de l’OTAN suite à l’invasion russe, trouve aujourd’hui ses appuis les plus fervents outre-Rhin au sein d’une formation écologiste autrefois tentée par le pacifisme, aujourd’hui alignée sur les États-Unis. L’article de l’historienne Anne Morelli s’inspire directement des leçons d’Arthur Ponsonby, ce pacifiste, élu à la Chambre des communes, hostile en 1914 à l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne. Après le conflit, il a dégagé les mécanismes essentiels de la propagande de guerre. L’historienne montre que ces « ficelles » sont depuis lors régulièrement utilisées par les parties en présence, y compris aujourd’hui. Il s’agit en effet de convaincre « l’opinion publique », tant russe qu’ukrainienne, étatsunienne ou européenne, d’adhérer à l’intensification de la guerre. Et pour cela, partout, tous les moyens sont bons.
En écho à ce dossier, Christian Ruby nous propose en varia une réflexion sur le cri, « sauveur dans les bruits du monde ». Le cri est envisagé comme manifestation d’un sursaut contre le désespoir, d’un refus du cynisme et d’un élargissement de la conscience politique. Il est aussi l’expression d’un contre-pouvoir et d’une opposition au monde tel qu’il va.
Roland Pfefferkorn
[1] Cf. Noam Chomsky, « Le meilleur des mondes selon Washington », Le Monde diplomatique, août 2003. Voir aussi le film-documentaire de Béatrice Pignède, Propagande de guerre, propagande de paix, 2003, sorti le 21 janvier 2004 : https://www.dailymotion.com/video/xbue3l
[2] « C’est toujours au nom d’un Bien que se déclenchent les guerres » rappelle Rony Brauman dans Guerres humanitaires ? Mensonges et intox (Textuel, 2017).
[3] Cf. Noam Chomsky et Edward Herman, La fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Marseille, Agone, 2009.
[4] L’invasion par la Russie de l’Ukraine est illégale, comme l’étaient bien
d’autres interventions militaires auparavant, par exemple celles des États-Unis en Irak en 2003, au Vietnam de 1964 à 1975, celles de l’OTAN en ex-Yougoslavie ou en Libye, l’expédition française et britannique en Égypte en 1956 ou les multiples opérations israélienne au Liban ou en Syrie…
[5] La question du risque d’escalade nucléaire est abordée explicitement par N. Chomsky dans Le précipice. Entretiens avec C. J. Polychroniou, Lux, 2022, p. 293-318 (1ère publication : Truthout, 30 mars et 7 avril 2022).
[6] En Allemagne, des expressions infamantes se sont multipliées dans les
médias établis pour disqualifier ceux qui critiquent la politique de l’OTAN et mettent en garde contre les livraisons d’armes, parmi d’autres : « manifestation de la honte » (Demonstration der Schande), « pseudo-pacifistes » (Scheinpazifisten), « lumpen-pacifistes » (Lumpenpazifisten), « vociféreurs de paix » (Friedensschwurbler), « racaille » (Gesindel), voire « criminels de guerre de seconde zone » (Secondhand-Kriegsverbrecher)…
[7]Klaus Mann, Mise en garde, Phébus, 2016, p 7.
[8] Voir Marc Bloch, « Réflexions d’un historien sur les fausses nouvelles de la guerre », Revue de synthèse historique, 1921, texte disponible sur Wikisource et aux éditions Allia, 2019 (4e éd.).
[9] Ces pratiques se retrouvent dans la période récente. L’inventaire dressé par un rapport de la Chambre des représentants des exagérations, approximations et mensonges dont l’administration Bush s’est rendue coupable afin de favoriser l’invasion de l’Irak est éloquent : « Notre banque de données a recensé 237 déclarations trompeuses faites par le président Bush, le vice-président Cheney, le secrétaire [à la défense] Rumsfeld, le secrétaire [d’État] Powell, la conseillère pour la sécurité Rice. […] La plupart des déclarations étaient trompeuses parce qu’elles exprimaient une certitude là où il n’en existait aucune, ou omettaient de mentionner les doutes des services de renseignement. Mais dix de ces déclarations étaient purement et simplement fausses ». (Cf. Manière de voir, n° 101, octobre-novembre 2008).
[10] Sur la propagande de guerre dans l’empire austro-hongrois, on dispose de
l’ouvrage de Walter Reichel, Pressearbeit ist Propagandaarbeit. Medienverwaltung 1914-1918: Das Kriegspressequartier (KPQ) [Le travail de la presse est un travail de propagande. La gestion des médias 1914-1918 : L’Office de presse de guerre (KPQ)], Innsbruck, Wien, Bozen, StudienVerlag (Mitteilungen des österreichischen Staatsarchivs. Sondernummer 13), 2016. L’ouvrage présente les activités et l’évolution de l’Office de presse de guerre durant le conflit. Créé le 28 juillet 1914, il dispose de 1171 collaborateurs (principalement des journalistes et des écrivains, y compris les plus connus, par exemple Stefan Zweig, Robert Musil ou Hugo von Hofmannsthal) recrutés en raison de leur célébrité et de leur « potentiel d’écriture patriotique ». Tous les protagonistes de la Première Guerre mondiale développeront ce type de pratiques : voir à propos de la France l’article de Fabienne Bock dans ce numéro. À Vienne, Karl Kraus est un des très rares à condamner les « agitateurs de guerre irresponsables ». En France, le Canard enchaîné, né en 1915, est précisément dédié à la dénonciation du « bourrage de crâne ».
[11] Edward Bernays, Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, Zones, 2007 (1ère éd. 1928) ; ou du même auteur, The engineering of consent, University of Oklahama Press, 1956. Voir aussi Serge Tchakhotine, Le Viol des foules par la propagande politique, Paris, Gallimard, 1992 (1ère éd. 1939).
[12] Jacques Ellul, Propagandes, Economica, 2006 (1ère éd. 1962) ; et Histoire de la propagande, PUF, 1966.
[13] Joseph Gabel, La fausse conscience. Et autres textes sur l’idéologie, Paris, L’Échappée, 2023 [1ère éd. Minuit, 1962], p. 133.
[14] On ne saurait trop recommander à ce sujet la lecture du livre d’Eric Vuillard, Une sortie honorable. Récit, Actes Sud, 2022.
[15] Cf. Serge Halimi et Pierre Rimbert, « Le plus gros bobard de la fin du xxe siècle », Le Monde diplomatique, avril 2019 : Extrait : « Les Serbes commettent un « génocide , ils « jouent au football avec des têtes coupées, dépècent des cadavres, arrachent les fœtus des femmes enceintes tuées et les font griller », prétendit le ministre social-démocrate de la défense allemand, Rudolf Scharping, dont les outrances furent reprises par les médias ; ils ont tué « de 100 000 à 500 000 personnes » (TF1, 20 avril 1999), incinéré leurs victimes dans des « fourneaux, du genre de ceux utilisés à Auschwitz » (The Daily Mirror, 7 juillet 1999) ».