Le bureau de l’Union rationaliste

25/02/2025

Halte au démantèlement de la science

L’Union rationaliste se joint aux personnalités scientifiques qui portent en France le mouvement Stand Up For Science, initié aux États-Unis en résistance aux massacres annoncés par l’administration Trump des institutions démocratiques, des institutions scientifiques et universitaires, des droits civiques et des organismes de régulation[1]. Si la production et la diffusion des connaissances scientifiques sont pareillement attaquées, c’est parce qu’elles légitiment les régulations climatiques et environnementales, la nécessité d’un système de prévention et de veille sanitaire et démentent tout fondement naturel au racisme. Reposant largement sur des crédits fédéraux menacés d’être drastiquement amputés, la recherche fondamentale est bloquée en plein vol, les programmes de doctorat et postdoctoraux sont arrêtés et les jeunes chercheurs en période d’essai licenciés, la liberté académique piétinée ; les agences fédérales connaissent intimidations et licenciements.

L’UR s’associe aux manifestations qui auront lieu le 3 avril dans plusieurs villes universitaires françaises en solidarité avec les scientifiques travaillant aux États-Unis https://standupforscience.fr/la-journee-du-3-avril/#paris. Cette protestation est aussi une réaction contre un travail de sape très semblable en cours en France, à bas bruit pour le moment, contre l’Université publique : grand coup de rabot sur les financements et menaces de dégraissage pour nombre de laboratoires de recherche et de formations universitaires.

Résistons à cette nouvelle guerre contre le rationalisme démocratique, les sciences et le partage des savoirs.

Rejoignons le mouvement StandUpFor Science 

Le bureau de l’Union rationaliste.

Articles parus dans la presse :

Dans ce billet, nous relayons une tribune ouverte à la signature issue du réseau Stand Up for Science: https://standupforscience.fr/tribune/

Calendrier

Mercredi 2 Avril à 16h (heure de Paris). En amont de la journée de mobilisation du 3 avril pour la défense des sciences et des libertés universitaires, le collectif Stand Up For Science France organise un webinaire d’information exceptionnel concernant les attaques faites aux sciences aux États-Unis par l’administration Trump. Cette conférence 100% en ligne mettra en avant le témoignage de deux scientifiques basés aux États-Unis qui ont accepté de parler. Inscription obligatoire : https://cnrs.zoom.us/webinar/register/WN_L0JyE4s2TH2sv0_6dSc_gg

Jeudi 3 avril : deuxième journée de Stand Up for Science, Le mouvement Stand Up For Science appelle à faire du jeudi 3 avril une deuxième journée de mobilisation nationale, construite localement, et ouverte à toutes celles et ceux qui défendent les sciences, la liberté académique, le rôle de l’université et de la recherche dans la société. https://standupforscience.fr/la-journee-du-3-avril/#paris

Fin mai : assemblée instituante / agora polycentrique sur les sciences, la recherche, l’enseignement, l’Université.

Juin : troisième journée de Stand Up for Science, avec pour but d’élargir le mouvement et d’initier une solidarité internationale

Il est essentiel d’obtenir des conseils centraux des universités des journées banalisées pour les évènements de Stand Up for Science.

Voir : http://standupforscience.fr/

  • Texte traduit par l’Académie des Sciences : Déclaration publique sur les menaces pesant sur la science aux États-Unis

    Un groupe de travail composé de membres de l’Académie nationale des sciences des États Unis (NAS), de l’Académie nationale de médecine des États-Unis (NAM) et de l’Académie nationale d’ingénierie des États-Unis (NAE) a élaboré la déclaration suivante qui sera diffusée le 31 mars 2025 à 17h CET au public pour défendre la science.
    Plus de 1900 scientifiques, ingénieurs et professionnels de la santé ont déjà signé la déclaration. Un document sera bientôt publié contenant la liste complète des signataires.
    AU PEUPLE AMÉRICAIN
    Nous dépendons tous de la science. La science nous a donné les smartphones utilisés quotidiennement, les systèmes de navigation de nos voitures et les soins médicaux qui nous sauvent la vie. Nous comptons sur les connaissances produites par la science pour traverser les ponts et faire voler nos avions. Les entreprises et les agriculteurs ont besoin de la science et de l’ingénierie pour bénéficier des innovations de rupture, des avancées technologiques et des prévisions météorologiques. La science aide l’humanité à protéger la planète et nous donne les moyens d’empêcher les polluants et les toxines de pénétrer notre air, notre eau et nos aliments.
    Depuis plus de 80 ans, les investissements judicieux du gouvernement américain ont permis de développer les capacités de recherche du pays, que monde entier nous envie. Il est étonnant de constater que l’administration du président Donald Trump déstabilise sciemment cet avantage en réduisant le financement de la recherche, en licenciant des milliers de scientifiques, en supprimant l’accès public aux données scientifiques et en faisant pression sur les chercheurs pour qu’ils modifient ou abandonnent leurs travaux pour des raisons idéologiques.
    La recherche américaine est en train d’être décimée.
    Les signataires de cet appel sont des membres élus des Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine, représentant certains des meilleurs scientifiques, ingénieurs et chercheurs du pays dans le domaine de la médecine. Dans cet appel, nous nous exprimons en tant qu’individus, conscients et inquiets du danger que nous percevons en ce moment. Malgré nos convictions politiques diverses, nous sommes unis en tant que membres de la communauté scientifique dans notre volonté de protéger l’indépendance de la recherche scientifique. Nous envoyons ce SOS pour lancer un avertissement clair : la recherche
    américaine est en train d’être décimée.
    L’administration réduit le financement des agences scientifiques, met fin aux subventions accordées aux scientifiques, supprime le financement de leurs laboratoires et entrave la collaboration scientifique internationale. Ces coupes budgétaires obligent les institutions à interrompre leurs recherches (y compris les études visant à faire émerger de nouvelles thérapies), à licencier des professeurs et à cesser d’inscrire des étudiants de troisième cycle, qui formeront la prochaine génération de scientifiques.
    Les enquêtes menées actuellement par l’administration sur plus de 50 universités envoient un message qui fait froid dans le dos. L’université de Columbia a récemment été informée que son financement fédéral serait suspendu si elle n’adoptait pas des politiques disciplinaires et ne désactivait pas les départements académiques spécifiés par l’administration. La déstabilisation de dizaines d’universités mettra en péril l’enseignement supérieur et la recherche menée par ces institutions.
    La recherche de la vérité – mission primordiale de la science – exige que les scientifiques explorent librement de nouvelles questions et fassent part de leurs conclusions en toute honnêteté, indépendamment des intérêts particuliers. L’administration s’engage dans la voie dangereuse de la censure, en altérant profondément ce principe d’indépendance. Elle utilise des décrets et des menaces financières pour manipuler l’information et les résultats des études auxquels le public peut avoir accès. L’administration bloque la recherche sur des sujets qu’elle juge inacceptables, tels que le changement climatique, ou qui donnent des résultats qu’elle n’apprécie pas, sur des sujets allant de la sécurité des vaccins aux tendances économiques.
    Un silence pour éviter de contrarier l’administration et de mettre en péril les financements
    Un climat de peur s’est installé dans la communauté scientifique. Les chercheurs, craignant de perdre leur financement ou la sécurité de leur emploi, retirent leur nom des publications, abandonnent des études et réécrivent des propositions de subventions et des documents pour supprimer des termes scientifiquement exacts (tels que « changement climatique ») que les agences signalent comme répréhensibles. Bien que certains membres de la communauté scientifique aient protesté bruyamment, la plupart des chercheurs, des universités, des instituts de recherche et des organisations professionnelles ont gardé le silence pour éviter de contrarier
    l’administration et de mettre en péril leur financement.
    Si l’entreprise de recherche de notre pays est démantelée, nous perdrons notre avance scientifique. D’autres pays seront à la pointe du développement de nouveaux traitements, de sources d’énergie propres et des nouvelles technologies qui décideront de l’avenir. Leurs populations seront en meilleure santé et leurs économies nous surpasseront dans les domaines des affaires, de la défense, de la collecte de renseignements et de la surveillance de la santé de notre planète. Il faudra des décennies pour réparer les dommages causés à la puissance scientifique de notre pays.
    Nous demandons à l’administration de cesser ses attaques contre la science américaine et nous invitons le public à se joindre à cet appel. Partagez cette déclaration avec d’autres, contactez vos représentants au Congrès et aidez votre communauté à comprendre ce qui est en jeu. La voix de la science ne doit pas être réduite au silence. Nous bénéficions tous de la science et nous risquons tous d’être perdants si notre force de production des connaissances est détruite.
    Les opinions exprimées ici sont les nôtres et non celles des Académies nationales ou de nosinstitutions d’origine.

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