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Bernard Graber

Radio Libertaire 

13 janvier 2012

Croyances et connaissances

Invité : Gérald Bronner – Radio Libertaire

   Bernard Graber reçoit Gérald Bronner, professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg, membre de l’Institut universitaire de France auteur de L’empire des croyances en 2003, Vie et mort des croyances collectives en 2006, et, récemment, L’inquiétant principe de précaution qui s’y rapporte. Il a dirigé L’Année Sociologique 2010 consacré à ce thème.

L’Union rationaliste a été créée en 1930 pour « défendre et répandre dans le grand public l’esprit et les méthodes de la science » ce qui ne veut pas dire développer une dévotion à l’égard de la science mais s’efforcer d’envisager toutes les questions qui se posent à l’homme et à la société avec la même application que le scientifique sur le terrain ou dans son laboratoire qui doit se montrer rigoureux s’il veut découvrir les lois de la nature ou de la société humaine. Cela revient à passer au crible de la raison toutes les informations et toutes les affirmations qui nous arrivent, à les examiner, à déceler pour les déconstruire les préjugés qui peuvent entacher notre raisonnement ; en somme, à se comporter en toutes circonstances comme on le fait dans la vie courante quand on cherche à se conduire raisonnablement.

Cela ne signifie pas non plus le refus de toute irrationalité. Les religions, par exemple, sont un fait de société et doivent être examinées comme telles. Il est seulement demandé de ne pas confondre les domaines. Pasteur disait qu’il laissait sa religion au vestiaire de son laboratoire. On peut dire que séparer ce qui relève de la connaissance de ce qui relève de la croyance, est le principal objectif de l’Union rationaliste. Les obstacles que nous rencontrons dans cette défense de la raison sont les convictions a priori, qui n’ont pas de base scientifique sérieuse et qui, surtout, ne se remettent pas en question. Alors que les croyances sont données en bloc et sont à prendre ou à laisser, pour la science, c’est tout le contraire. Victor Hugo avait trouvé une belle formule : « La science va sans cesse, se raturant elle-même ».

Il est intéressant aussi d’envisager les mécanismes psychologiques qui commandent ces deux attitudes de foi et de rationalité, ces deux besoins souvent antinomiques que sont le besoin de croire et le besoin de connaître. Opposer la croyance et la connaissance c’est ouvrir une grande fenêtre sur la compréhension des phénomènes humains. C’est de cela que nous allons débattre ce soir avec le professeur de sociologie particulièrement qualifié en cette matière qu’est Gérald Bronner. Ajoutons que la sociologie étant une science, c’est en scientifique qu’il va aborder la question des croyances c’est-à-dire en s’appuyant sur des enquêtes rigoureuses et en étant capable à tout moment de remettre ses conclusions en question.

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