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Michèle Leduc

Responsable du site Web de l’Union rationaliste

23/05/2022

Alarme - réchauffement global de la planète
Le GIEC martèle : il faut viser 1.5° et pas 2°

Giec 2022

Le 20/05/2022

Alarme – réchauffement global de la planète 
Le GIEC martèle : il faut viser 1.5° et pas 2°

      Après avoir établi l’entrée de la planète dans l’anthropocène[1],  le GIEC  vient de durcir ses conclusions avec le groupe III  de son 6ème rapport (138 pages en anglais  paru en février 2022[2]) qui entremêle des faits irréversibles et des risques avec des suggestions d’actions, dont beaucoup à entreprendre tout de suite pour concrétiser ce qui peut encore atténuer le changement climatique.  L’analyse scientifique poussée et très interdisciplinaire détaille l’impact du réchauffement global sur les systèmes naturels et humains, les deux étant en forte interaction.

      Nous nous limiterons ici aux risques multiples et souvent cumulés (aggregated) qualifiés de hautement probables (high confidence. Ces risques sont évalués en tenant compte des différences d’impact selon les régions (accrus dans les pays pauvres) : les températures extrêmes, l’extrême sécheresse, le manque d’eau, la fonte des glaces de l’Arctique, l’élévation moyenne du niveau des mers, l’acidification des océans mais également l’extinction des espèces, la détérioration des écosystèmes terrestres et marins, la baisse des ressources nutritionnelles, la détérioration de la santé et même la dégradation du tourisme. Toute l’analyse indique l’impérieuse nécessité de ne pas dépasser 1.5°C pour le réchauffement global et souligne qu’il est préférable d’aboutir continûment à la stabilisation plutôt que par à-coup et retour brutal en arrière (overshoot).

      Le chapitre 5 de ce groupe III (page 253 à 265) fait une synthèse détaillée des impacts attendus pour un réchauffement global plafonné à 1.5°C ou moins (a), à 1.5°C – 2°C (b), et à 2°C – 3°C (c). La table 3.7 compare qualitativement les risques qui vont très fortement croissant de (a) à (c) pour la fonte des glaces arctiques, le dégel de la toundra, la réduction du permafrost, l’occurrence des moussons, la décroissance de la biomasse, la mortalité due aux vagues de chaleur, et la baisse des récoltes de maïs. La déclinaison des impacts dans les diverses régions du monde (table 3.6) (Asie du Sud-Est, Afrique, Tropiques, petites îles) montre aussi le point très dangereux d’aboutissement dans le scénario (c) pour la survie des populations.

L’alerte est grave, les réactions politiques sont molles

      Le rapport du GIEC est assez prudent dans ses préconisations mais l’alerte est grave. Quel est donc le résultat de la coordination mondiale de la COP 21 à Paris ? Le rejet de CO2 dans l’atmosphère, à peine ralenti en temps de confinement-Covid, ne cesse d’augmenter. Face à la mollesse des réactions des gouvernements, au-delà des déclarations d’intention à visée électorale, il serait irrationnel de cesser la mobilisation, par exemple contre la production des énergies carbonées[3] et le déni des potentialités des renouvelables. Elargissons la réflexion en citant Dennis Meadows[4] : il ne faudrait pas croire naïvement à « la croissance verte dont le terme est utilisé par les industriels pour continuer leurs activités à l’identique. On ne peut pas adopter un mode de vie durable dans un monde non durable ». Il faut adopter un comportement résiliant « chaque niveau, mondial, régional, communautaire, familial et personnel. Et il faut mettre fin à la croissance incontrôlée ».

L’UR reviendra sur toutes ces questions à l’automne 2022.

Michèle Leduc, pour le bureau de l’UR

[1] Voir l’édito de l’UR de septembre 2021
[2] Volet 3 du rapport 6 du GIEC
[3] Voir l’article dans Le Monde du 17 mai 2022 « ces bombes climatiques à arrêter d’urgence » (425 grands projets d’extraction de combustible fossile dans le monde) 
[4] Voir la réédition du best seller de 1972 de Dennis Meadows (ancien du club de Rome) Les limites de la croissance (dans un monde fini) Editions Rue de l’Echiquier, Edition Spéciale 50 ANS, 488 pages, 14,90 € et son interview dans Le Monde du 8 avril 2022

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