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Baptiste Lefèvre

Polytechnicien en devenir

04/04/2012

En quatre minutes, des chercheuses et chercheurs nous font partager leur enthousiasme et leur détermination à s’aventurer dans l’inconnu, où la rigueur sert de lampe et la raison de boussole. Les Histoires courtes proposées ici sont autant de témoignages de la science en train de se faire et son consultables sur llx.fr . Les explorations les plus récentes dans les champs les plus variés sont ainsi contées. Quant aux photos qui accompagnent le texte, leur rôle est d’ouvrir la porte au rêve, indispensable ferment de l’intuition créatrice. L’Union rationaliste voit chaque jour confortée sa confiance dans les progrès sociétaux qu’apporte la recherche dans tous les domaines de la connaissance. Au fil des semaines, elle vous invite à découvrir ces contes…

LA MAIN À LA PÂTE

Comment révéler le chercheur qui sommeille en tout élève du primaire.

Polytechnicien en devenir, Baptiste Lefèvre fut l’un des missi dominici de l’association La main à la pâte, qui porte la bonne parole de la démarche scientifique jusque dans les écoles primaires, ici dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris.

Tapuscrit

Baptiste Lefèvre – Alors moi, j’ai été stagiaire, pour La Main à la Pâte, ici dans les écoles de la Goutte d’Or, pour aider les enseignants à faire des sciences, mais au début, je savais pas plus qu’eux comment faire la séance, donc finalement c’est une alliance entre leurs savoirs pédagogiques et mes savoirs scientifiques qui a permis vraiment de construire des séances de science utiles et intéressantes… C’est-à-dire que je suis présent, ben, dans la préparation, dans la classe pendant la séance, mais c’est pas moi qui dois mener la séance, en principe, c’est la, l’enseignante qui arrive, qui dit, bonjour les enfants, et c’est elle qui mène en fait toute la séance et moi je suis là juste en… C’est presque du soutien psychologique, et presque pas technique, parce que finalement, l’enseignant va réaliser que y sait tout ! Et que il a pas besoin de moi ! Et c’est un peu bête à dire, mais mon rôle, c’est de me rendre inutile, à terme…

Alors la séance d’aujourd’hui portait sur le thème eau sale, eau propre, où on essayait d’étudier quelles étaient les propriétés d’une eau propre, voire même potable, et pour cela on étudiait la couleur, l’odeur de l’eau, la transparence… L’apprentissage des sciences, avant, rebutait beaucoup d’enfants, et même plus tard au lycée ou au collège, parce qu’on apprend des choses qu’on comprend pas ! Et finalement on arrive à un niveau où on peut plus apprendre sans comprendre. Par exemple moi, quand j’étais petit, pour apprendre que l’eau bout à 100°, le maître arrivait et écrivait au tableau « l’eau bout à 100° », ensuite il était à notre charge, ben, d’apprendre par cœur cette phrase et de la ressortir lors du contrôle et cela suffisait. Maintenant, c’est même écrit au programme, il existe une vraie démarche d’investigation, qui se développe en différentes étapes. La première étape c’est, le maître en arrivant, au lieu d’affirmer quelque chose, lance un questionnement. Donc par exemple, il pourra demander, ben, l’eau, est-ce qu’elle est toujours pareille ? Les enfants peuvent répondre, ben non, des fois elle est très chaude, des fois elle bout, des fois on la voit, des fois on la voit pas, et de tout ce questionnement peut surgir la question : mais finalement, à quelle température bout l’eau ? Alors après cette séance de questionnement vont arriver les hypothèses des enfants. Les enfants, y vont dire, oh ben moi, je pense que ça bout à 30°, parce que 30° c’est quand même très chaud, y en a qui vont dire, beaucoup plus, 1000°, et donc de toutes ces hypothèses, que l’on va noter au tableau, y va falloir choisir celle qui est juste, donc on va encourager les enfants à faire des expériences, donc y vont devoir imaginer un protocole d’expérience, et après, ces expériences on les réalisera, et de cette réalisation ressortira une conclusion, et qui sera beaucoup plus vague que l’eau bout à 100°, souvent ce sera l’eau bout autour de 100°, parce que, ben, finalement la réalité physique, c’est que l’eau bout pas nécessairement à 100°. Mais souvent y a beaucoup de changements et ça invite à s’ouvrir sur l’incertitude en sciences…

Donc ça permet aux enfants de vraiment appréhender les sciences à la manière d’un chercheur, et je reprendrai maintenant l’idée de Pierre Léna, qui affirmait vouloir remplacer le lire, écrire, compter, voulu pendant un temps par le gouvernement, par un lire, écrire, compter, raisonner.

3 min 19 sec

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