L’invité était Jean-Claude Garcias, membre de l’atelier d’urbanisme TGT et Associés, qui a illustré sa conférence par deux exemples en voie de réalisation : Nanterre (le grand axe), et Toulouse-Blagnac (le quartier Andromède).
Le terme « urbanisme » est apparu il y a un siècle, comme le « jazz », et il n’est guère plus précis. La « science urbaine », si c’en est une, est tout aussi récente, même si d’innombrables utopies urbaines jalonnent l’histoire. On pourrait d’ailleurs soutenir que l’utopie n’existe que par son inscription urbaine ; ou que le travail concret d’urbaniste est nécessairement déchiré entre conformisme affairiste et rêve progressiste. L’urbanisme : une manière dépolitisée de faire de la politique ?
On définit généralement l’urbanisme comme « la fabrication de plans destinés à réguler la croissance et l’extension des villes, et de s’assurer des meilleures conditions possibles en ce qui concerne le logement, la circulation, l’activité économique, l’enseignement, la vie sociale et culturelle, les loisirs ». Définition lourdement technocratique, qui implique l’existence d’un État providence plus ou moins fort, capable d’arbitrer entre les « besoins » ou les « désirs » contradictoires de différentes classes sociales. Pour ne parler que de l’Europe, l’urbanisme opérationnel moderne s’est constitué sur un demi-siècle, avec le paternalisme autoritaire (Bismarck), le libéralisme philanthropique (Howard), la social-démocratie (Weimar), ou la technocratie planiste (Le Corbusier et Claudius-Petit). Bardé de convictions théoriques, grand créateur d’acronymes, il a tourné à plein régime pendant les 30 glorieuses, s’est discrédité dans les années 1970, et peine à se reconstituer depuis…