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Marc Thierry

Responsable du groupe Transition écologique et rationalité

Les Cahiers Rationalistes
n°671

Cahier Rationaliste N° 671 Mars-avril 2021

La transition écologique: une utopie?

Marc Thierry

 INTRODUCTION

 Depuis 1992, lors des COPs annuelles (Conferences of the Parties), un grand nombre d’États (150 participants à la COP 21) s’engagent à réduire leurs émissions de CO2 ou le pillage des ressources biologiques et minérales de la Terre. Toutefois, la confrontation des engagements avec la réalité conduit à s’interroger : la transition écologique n’est-elle pas un projet irréalisable, une utopie ? L’humanité a-t-elle les capacités requises pour effectuer cette transition ?

La transition écologique est un processus : dans l’avenir, la Terre devra être protégée de l’activité humaine, du fait, notamment, de l’augmentation de la population mondiale. L’utopie, elle, consiste à imaginer un monde meilleur, stable, isolé, mais nombre d’utopies ont engendré des catastrophes, à commencer par l’idéal communiste ou le rêve napoléonien. À notre époque, les utopies sont considérées avec scepticisme, voire avec crainte.

Toutefois, dans le cas de la Terre, une nouvelle problématique surgit : c’est la survie même de l’espèce humaine qui est en question, ou du moins le maintien d’une qualité de vie acceptable. La transition écologique est nécessaire (est-ce alors une utopie ?) et concerne l’humanité dans sa globalité.

I – L’UTOPIE : HISTOIRE ET ACTUALITÉ

 Le mot « utopie » a été inventé par Thomas More (1478-1535) et l’utopie peut être définie comme un lieu heureux. Une utopie se fonde en général sur une critique du monde actuel et propose des stratégies pour créer un monde meilleur ou parfait. Toutefois, les exemples historiques montrent que la poursuite d’une utopie peut conduire à :

  • l’isolement : ce monde idéal, parfait, est rendu difficile d’accès afin d’éviter les intrusions déstabilisatrices ;
  • au conformisme : le bonheur ayant été atteint, on doit en profiter sans plus le remettre en question ;
  • à la contrainte : si, malgré tout, certains veulent critiquer, ils seront punis, mis à l’écart, parfois déportés.

La littérature a souvent évoqué des utopies : Candide, L’Abbaye de Thélème (Gargantua), Brave New World (Le meilleur des mondes).

II – UTOPIE ET TRANSITION ÉCOLOGIQUE

 L’objectif de la transition écologique n’est pas de créer un monde parfait, mais plutôt de protéger la Terre tout en améliorant le monde actuel. On oppose utopie et dystopie (ou contre-utopie) : le monde actuel serait une dystopie, avec la priorité donnée à la création de richesses, à la surconsommation, à  la compétition au détriment de la protection de l’environnement (mais aux progrès scientifiques et technologiques prodigieux).

Nous suggérons que la transition écologique est une utopie « réalisable », et non pas un rêve inaccessible. Le concept d’utopie réalisable a été proposé par l’architecte Yona Friedman, qui a développé avec finesse sa valeur opérationnelle.

En général, il est admis que la transition écologique est une nécessité,  les climato-sceptiques étant maintenant en minorité, sans être pour autant inexistants. S’il n’est pas question de déporter les climato-sceptiques, au moins se multiplient les lois coercitives[1] pour les États, les entreprises, les individus.

Un constat de Yona Friedman était qu’au-delà d’un seuil critique, toute utopie se révélait irréaliste, les échanges entre individus se multipliant, rendant la communication impossible ; alors, soit une hiérarchie s’institue au sein du groupe, soit une scission se crée. À notre époque, grâce aux progrès technologiques, la communication n’a pratiquement plus de limite : une information peut être transmise quasi-instantanément, comprise par un très grand nombre, grâce en particulier à la généralisation de l’anglais comme langue de communication.

Les progrès scientifiques et techniques nous permettent d’espérer que l’humanité saura surmonter certains des défis actuels. Toutefois des freins existent, qui ne relèvent pas uniquement de l’ordre de la science.

Tous les discours, les déclarations et les rapports insistent sur l’urgence d’agir afin d’éviter la catastrophe, et sur la nécessité de changer nos comportements. Et, en général, les experts et certains dirigeants du monde concluent en nous recommandant l’indispensable sobriété : limiter les déplacements, limiter la consommation, restreindre certaines libertés. S’il en est ainsi, la transition écologique ne nous promet pas un monde meilleur,   et ne peut être considérée comme une utopie, sauf si le monde à venir, qui ne ressemblera pas au monde actuel, finit par être perçu comme meilleur. Car, au moins pour les sociétés occidentales, l’utopie « actuelle » se résume à deux idéaux : la liberté, l’abondance. Mais n’est-ce pas une dystopie ? L’omniprésence de la publicité esquisse un monde idéal dans lequel le bonheur est confondu avec  l’abondance, où chacun a la liberté d’acheter   ce qu’il souhaite. En « oubliant » de préciser qu’il faut disposer de l’argent nécessaire, ne crée-t-on pas un rêve hors de portée de la quasi-totalité des humains ?

Un raisonnement est développé : la démocratie se fonde sur la liberté et l’égalité. En démocratie, la liberté d’entreprendre est un droit, et le capitalisme libéral semble inévitable. Ainsi, il faut encourager la consommation ou la surconsommation nécessaires à la survie du capitalisme ; chacun a le droit de consommer sans limite sans en avoir nécessairement les moyens.

III – COMMENT PROMOUVOIR LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?

 La transition écologique peut être définie comme la transformation des systèmes économiques afin d’affronter l’urgence climatique, réduire les émissions de CO2   et le pillage de la biodiversité, résorber la pollution de      la planète, puis y mettre un terme. C’est une composante essentielle de ce qu’on appelle le développement durable, qui est un mode de développement répondant aux besoins actuels sans compromettre les ressources nécessaires aux générations à venir. Pour mémoire, le développement durable repose sur trois socles indissociables : l’économie, le social, l’environnement. Mettre l’accent sur la transition écologique, c’est développer les sources d’énergie renouvelables et ainsi dévaloriser économiquement, et au final supprimer, la production des énergies fossiles qui, toutes, génèrent du CO2 : pétrole, charbon, gaz. On imagine quelles conséquences seront induites sur le volet économique et le volet social ! Il faut déjà beaucoup de courage politique pour refuser, en France, l’exploitation du gaz de schiste qui permettrait d’atteindre l’autonomie en énergie et créerait une multitude d’emplois, certains dirigeants étrangers n’ont pas hésité à faire le choix contraire !

L’un des grands espoirs actuels, c’est l’utilisation de l’hydrogène, dont les progrès sont spectaculaires. De plus, une nouvelle génération de batteries est en cours d’expérimentation [2], avec une autonomie remarquable et respectueuses de l’environnement.

À l’horizon 2030-2035, on peut raisonnablement espérer que des progrès importants seront réalisés mais les sources d’énergie renouvelables ne permettront pas encore de répondre à la demande mondiale.

Il est aussi nécessaire de changer les comportements, car la révolution énergétique ne pourra être que lente ; de plus se poseront les problèmes de l’exploitation des métaux rares, de la gestion des déchets, de la pollution atmosphérique et des eaux (océans inclus).

Beaucoup d’individus à travers le monde ont pris conscience de l’urgence de la transition écologique : des États, des territoires, nombre d’entreprises s’engagent à respecter les contraintes écologiques, avec toutes les réserves  à apporter à des déclarations de bonnes intentions souvent difficilement vérifiables.

Le constat est que nombre d’initiatives et de réalisations particulières, encourageantes, sont ignorées du grand public et même d’un public averti. Qui connaît le sens des acronymes suivants : ISR, RSE, CTE, UICN[3] ? Qui pourrait citer les objectifs de l’Agenda 2030 ? Qui mesure le niveau d’implication     de l’Union Européenne pour la transition écologique ? Malheureusement, la communication sur ces grands programmes est déficiente.

La réalisation (globale) de la transition écologique exige que soient  mises en œuvre (1) une sensibilisation de toute la population mondiale aux objectifs et aux modalités de la transition écologique, (2) une coopération entre États à l’échelle mondiale, (3) une mobilisation de ressources humaines et technologiques à l’échelle mondiale, organisées de façon efficace. À notre avis, la réalisation de ces trois objectifs est nécessaire et suffisante pour conduire à bien la transition écologique dans la mesure où elle est accompagnée d’une réelle volonté politique partagée par un grand nombre    de chefs d’États[4].

On peut donner des exemples de « réalisations » qu’on peut considérer comme des réussites, et qui démontrent notre capacité à répondre à ces trois objectifs/exigences : la construction de l’Union Européenne, Wikipédia et TerraCycle[5].

En 1945, qui aurait pu imaginer que l’Allemagne et la France s’associeraient pour participer à la construction européenne ? Les USA ont, il est vrai, imposé cette collaboration qui est devenue avec le temps une amitié. Qui aurait pu croire que l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar rejoindraient la communauté européenne après leur transition démocratique ?

Wikipédia représente une utopie inouïe : la connaissance est devenue accessible à tous et chacun peut même collaborer, participer, s’engager.

TerraCycle est certainement une grande réussite : l’entreprise s’est implantée dans vingt-et-un pays, propose des services incomparables, travaille à la protection de la planète, se déclare à but non lucratif.

Comment de tels succès ont-ils été possibles ? Ce n’est pas le lieu, ici, d’esquisser une histoire de la construction européenne. On peut rappeler simplement que chaque État démocratique a conservé une large part d’autonomie, acceptant certaines contraintes. Chaque État a été respecté,   y compris au niveau de sa langue officielle ; les décisions n’ont jamais été imposées mais négociées.

Wikipédia est un miracle improbable : des bénévoles acceptent de collaborer, selon leurs compétences, anonymement, sans espérer la moindre reconnaissance, le moindre bénéfice. De plus, alors que chaque article est soumis à la critique de tous, avec parfois d’inévitables écueils, on observe malgré tout le respect de la neutralité et l’absence de tout débordement ; ce qui relève de l’exploit à l’heure des réseaux sociaux. 

TerraCycle a un chiffre d’affaire important. Son PDG a commencé modestement et a su développer son  entreprise  ;  ce  qui  symbolise  à  notre époque la réussite. Cette entreprise spécialisée dans la gestion et la transformation des déchets se montre particulièrement « vertueuse ».

Ces trois exemples pourraient-ils nous être utiles pour imaginer une politique de promotion de la transition écologique ? Le modèle paradigmatique d’utopie réalisée est l’Union Européenne. On sait pourtant que les citoyens européens se montrent souvent critiques (c’est un euphémisme), au point que les États craignent d’organiser un référendum sur leur maintien dans l’Union Européenne, après l’expérience du Royaume-Uni. Alors que les réussites de l’Union Européenne sont incontestables, une politique de communication désastreuse laisse à penser que, globalement, l’Europe a restreint nos libertés. On retient certaines directives européennes contraignantes, oubliant toutes les décisions positives dans les domaines de l’éducation, des droits de l’homme et des femmes, des minorités, de la protection de l’environnement.

Imaginons la création d’une Union mondiale pour la transition écologique, chaque État adhérent acceptant de se conformer aux impératifs de la transition écologique, imaginons que cette Union communique à la manière de Wikipédia, diffusant ainsi des connaissances contrôlées sur la transition écologique, imaginons qu’une entreprise à l’échelle planétaire s’engage, avec une efficacité comparable à celle de TerraCycle, au service de la défense de l’environnement ! Est-ce une utopie ?

Il s’agit « d’inventer une réalité » ou, pour s’exprimer comme le philosophe Nelson Goodman, « de faire un monde ». La réussite sera au rendez-vous si (1) la réalité autorise le rêve d’un monde meilleur, (2) des actions concrètes sont engagées au niveau mondial, (3) chacun peut être acteur et collaborateur, (4) une véritable efficacité est atteinte et reconnue.

IV – QUELLES SERAIENT, DANS CE CADRE, LES ÉTAPES CONDUISANT À LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ?

Il serait très prétentieux de proposer des solutions alors que tant d’experts se penchent sur cette question épineuse. Malgré tout,  osons  imaginer quelques pistes.

La première étape est la prise de conscience : les experts préviennent des risques ; Greta Thunberg émeut les jeunes du monde entier. Faut-il plus ?

Chaque mois de nouvelles catastrophes associées au changement climatique sont évoquées dans tous les médias. Pourtant les climato-sceptiques doutent, estimant que les scientifiques se trompent. Comment une telle méfiance est- elle possible ? Plusieurs explications peuvent être envisagées. Tout d’abord, avec  le règne des réseaux sociaux, les fausses informations pullulent, et il est évidemment plus facile de nier un fait que de l’examiner avec toute la rigueur indispensable. Journalistes et femmes ou hommes politiques sont en général peu compétents en science. La multidisciplinarité et la complexité des sciences de l’environnement font qu’elles apparaissent moins rigoureuses que les sciences exactes.

La seconde étape est de « construire » un autre monde. Plutôt que de privilégier l’abondance, pourquoi ne pas défendre la qualité des produits ? Pourquoi ne pas amener les entreprises à garantir,  par  exemple  durant cinq années, chaque produit fabriqué ? Il faudrait alors défendre la durée  de vie de celui-ci plutôt que d’encourager à changer du matériel encore opérant. Il faudrait aussi mettre en place une politique du recyclage : aucun produit manufacturé ne devrait être non recyclable (c’est justement l’objectif de TerraCycle).  Il  faudrait  engager  une  véritable  politique  d’économie  de l’énergie, démontrant que cela n’implique pas nécessairement une diminution de la qualité de vie.

La troisième étape est de construire une Union des pays engagés dans   la transition écologique. Dans le cadre de l’Agenda 2030  élaboré  par  l’ONU, chaque pays, chaque entreprise est invité à s’engager sur la base     du volontariat, mais il faut aller plus loin, il faut donner un pouvoir à cette Union, donc aussi un budget. Il s’agit d’établir des directives contraignantes, approuvées par l’ensemble des États adhérents à l’Union. Pour cela, il faut créer un organisme de contrôle, qui ait la liberté d’enquêter et de critiquer, et qui soit chargé d’établir des rapports. C’est là, bien sûr, le principal obstacle à surmonter, c’est toutefois la condition sine qua non pour espérer avancer sur des bases solides.

La quatrième étape est de communiquer sur les projets, les résultats,   les échecs, les réussites. Il est choquant que le programme Agenda 2030, soit si peu connu du grand public, alors  que  ses  ambitions  s’inscrivent  dans la logique de la transition écologique. Est-il utopique d’imaginer un « Wikipédia » dédié à la transition écologique ? Chacun pourrait ainsi s’informer, collaborer, échanger.

La cinquième étape, serait la création d’une entreprise multinationale fonctionnant avec une efficacité comparable à celle de TerraCycle, tout en s’engageant à respecter une charte au niveau économique, social et environnemental. Cette entreprise aurait pour finalité d’offrir non le surplus mais plutôt le nécessaire à travers le monde, tout en s’attachant à traiter au mieux les problèmes de logistique dans le strict respect de l’environnement. Pourquoi une entreprise et pas une fondation ? Plusieurs réponses sont possibles : création d’emplois, fonctionnement efficace, sens de l’innovation, règles juridiques existantes, gestion financière claire. On pourrait imaginer une entreprise coopérative ayant pour finalité de proposer le nécessaire à travers le monde : médicaments, pièces de rechange, eau potable, nourriture de base et traitement des déchets. en se référant à des « territoires » d’une superficie adaptée, avec un horizon d’autonomie dans le domaine de l’énergie, de l’alimentation, de l’eau, de gestion et de recyclage des déchets. À partir d’un siège international, un réseau d’entreprises coopératives serait créé afin de répondre au mieux aux demandes parfois urgentes tout en respectant les contraintes environnementales ainsi que le droit des travailleurs.

CONCLUSION

 Nous pensons que la transition écologique est une utopie « réaliste »      et « réalisable ». Les obstacles sont multiples, bien sûr, puisque tous les  pays du monde avec leurs traditions, leur culture, leur régime politique souvent critiquables, sont impliqués. Comment alors être optimiste, ou du moins pas défaitiste ? Des lueurs d’espoir peuvent être avancées : citons l’ONU, l’OMS, l’UE, Wikipédia, le modèle théorique de fonctionnement de grandes entreprises multinationales, la prise de conscience des citoyens, en particulier des jeunes, les multiples expériences au niveau de territoires. Rien n’est parfait, bien sûr, mais à chaque fois, on peut extraire le meilleur, qui deviendra source d’inspiration.

Le frein majeur est incontestablement le modèle capitaliste ultralibéral qui, sous prétexte de croissance et de compétition, donne la priorité à l’augmentation des bénéfices plutôt qu’au respect de l’environnement, à la gestion juste des travailleurs. On peut juger que la mondialisation est une dystopie, en tout cas c’est devenu une réalité, selon nombre d’experts en économie. Ne faut-il pas s’appuyer sur ce constat pour initier la transition écologique qui, elle aussi, a une dimension mondiale ?

ANNEXES

  1.  Le Pacte vert pour l’Europe

Consulter :

https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/ALL/?uri=CELEX:52019DC0640 Ce texte de décembre 2019 décline les engagements de l’Union Européenne pour la transition écologique avant 2050. Les objectifs sont clairement affichés, les manières de faire décrites avec précision, les budgets nécessaires évalués. Tout serait parfait si. la Terre se résumait à l’Union Européenne.

  1. Définition d’une coopérative

La coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement (Alliance coopérative internationale-ACI).

Citons quelques valeurs et principes défendus par une coopérative : démocratie, égalité, équité, solidarité, adhésion volontaire et ouverte à  tous, participation économique des membres, autonomie, indépendance, engagement dans la formation, information objective, engagement envers la «  communauté ».

On pourrait imaginer une coopérative au rayonnement mondial entièrement dédiée à la transition écologique (au sens large), fonctionnant sur le modèle des entreprises multinationales quant à l’efficacité et sur le modèle des ONG quant à l’éthique.

  1. Écologie profonde – Écologie superficielle

Dans  cet  article,  nous  avons  choisi  d’exposer  une  transition  écologique

« douce » fondée  sur  l’écologie  dite  superficielle  («  Shallowecology  »)  par opposition avec l’écologie profonde (« Deepecology »). Qu’en est-il ? L’écologie  superficielle  est  centrée  sur  l’être  humain,  son  bien-être,   son

« confort », alors que l’écologie profonde, définie par le penseur norvégien Arne Nœss, est centrée sur le Vivant : tout ce qui est vivant est sacré, et même la Nature est sacrée. (Le lecteur intéressé pourra consulter le livre de Luc Ferry ou lire les ouvrages de Nœss maintenant traduits en français.) On peut résumer (caricaturer ?) ainsi les conceptions de Nœss : la Nature a une valeur intrinsèque, il faut revenir aux sagesses traditionnelles en remettant en cause certains progrès de la Science et de la Technologie, les sciences de la nature devraient fonder les enseignements éthiques et politiques.

  1. Quelques références utiles
  •  FERRY Luc, Le Nouvel Ordre écologique, Paris, Grasset,
  • FRIEDMAN Yona, Utopies réalisables, Paris, Éditions de l’Éclat,
  • HÔSLEVittorio, Philosophie de la crise écologique, Paris, Petite Bibliothèque Payot
  • MORIN Edgar, Le paradigme perdu : la nature humaine, Paris, Seuil,
  • NJESS Arne, Une écosophie pour la Vie, Paris, Le Seuil,
  • SERRES Michel, Le contrat naturel, Paris, François Bourin, 

[1] Le projet de loi Climat du gouvernement a suggéré la création d’un délit d’écocide et de mise en danger de l’environnement, projet qui semble maintenant modéré.
[2] Consulter le site http://www.nawatechnologies.com/
[3] Investissement Socialement Responsable, Responsabilité Sociale des Entreprises, Contrat de Transition Écologique, Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
[4] Ce qui implique que la pression que les populations exercent sur eux soit beaucoup plus forte qu’elle ne l’est actuellement.
[5] Consulter : https://www.terracycle.com/fr

Remerciements. La rédaction de cette fiche a bénéficié de suggestions et commentaires de Jacques Haïssinski.

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