Compte rendu de la réunion du Groupe « Transition écologique et rationalité »
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Fiches Transition écologique
• Le trafic aérien tient une place de plus en plus grande dans l’économie de nombreux pays. Il sera multiplié par un facteur compris entre 2,7 à 4,3 d’ici 2050, en supposant que les moteurs de cette croissance (exportations, tourisme…) seront peu affectés par les critiques que les écologistes adressent à ce trafic.
• Le carburant utilisé par l’aviation est exclusivement du kérosène d’origine fossile. Sa combustion produit du gaz carbonique (près de 3% des émissions mondiales), des gaz polluants (composés de soufre et d’azote), des particules fines et des suies.
• Vu la croissance attendue, ce trafic deviendra une source majeure de pollution de l’atmosphère en quelques décennies.
• Les mesures prises par l’Organisation de l’aviation civile internationale pour éviter cette situation ne sont pas à la mesure du problème posé car elles reposent essentiellement sur l’exploitation des marchés du carbone qui, en pratique, se sont avérés peu efficaces pour infléchir les émissions mondiales des gaz à effet de serre.
• Deux substituts du kérosène sont possibles. D’une part, le bio-kérosène fabriqué à partir de la biomasse. Des carburants de ce type ont été certifiés et testés, mais dans le cas des bio-kérosènes de 2ème ou 3ème génération – ceux qui ne sont pas en concurrence directe avec les filières agro-alimentaires – la rentabilité de leur industrialisation n’est pas établie. • • Un autre substitut peut être obtenu par synthèse chimique à partir de CO2, mais le développement (avant industrialisation) de cette filière de kérosène devrait prendre de l’ordre d’une décennie. Dans les deux cas, des infrastructures considérables seront nécessaires.
• Le recours à l’énergie électrique pour le trafic aérien n’aura guère d’impact pour au moins deux décennies.
• Les industries de l’aéronautique ne sont pas prêtes à assurer la transition écologique bien que celle-ci devienne plus urgente d’année en année…
• L’intérêt de l’hydrogène (H2) dans le domaine de l’énergie tient d’abord au fait que 1 kg d’hydrogène permet de stocker autant d’énergie que ~ 4 litres d’essence (ou 3kg). Il réagit facilement avec le dioxygène pour donner de l’énergie thermique (combustion) ou électrique (pile à combustible).
• Il peut être utilisé pour stocker ou transporter de l’énergie et, dans certaines conditions, il concurrencera l’électricité. Mais 1 kg de H2 gazeux occupe un volume environ 2 800 fois plus grand que 4 l d’essence dans les conditions ordinaires de pression et de température. Pratiquement, qu’il s’agisse de stockage ou de transport, le gaz est souvent comprimé dans des bouteilles en acier à une pression pouvant atteindre 700 fois la pression atmosphérique (à cette pression, en prenant en compte la masse du réservoir, la densité d’énergie par kg est réduite d’un facteur ~15). On développe aussi des procédés de stockage de H2 dans des matériaux solides, avec des densités d’énergie comparables à celle assurée par une compression à 700 bars.
• H2 peut s’enflammer avec l’air et/ou exploser en cas de fuite. Comme c’est le cas pour de nombreux produits inflammables, son utilisation demande donc des précautions particulières.
• Aujourd’hui, plus de 90% de H2 est obtenu à partir d’hydrocarbures, mais il peut aussi être produit par électrolyse de l’eau, c’est-à-dire à partir d’électricité et d’eau, avec un rendement énergétique qui peut atteindre, voire dépasser 80%. La production par électrolyse ne génère aucune pollution.
• On peut aussi produire H2 par des procédés biologiques, à partir de la biomasse ou de certains déchets. Cette production est concurrencée par celle de méthane.
• La façon la plus prometteuse d’utiliser l’énergie chimique de H2 est de mettre en œuvre une pile à combustible. De l’énergie électrique est alors directement obtenue de H2 et O2 avec un rendement de 50% à 60% aujourd’hui (plus de 90% bientôt) et un moteur peut convertir cette énergie électrique en énergie mécanique avec un rendement proche de 1. Cet usage de H2 produit de l’eau et n’est accompagné d’aucune pollution.
• Il existe aujourd’hui des voitures et des autobus électriques utilisant le H2, bientôt des trains et même des « vélos ». Un kg de H2 permet à une voiture « ordinaire » de parcourir une soixantaine de km. Mais ce qui manque encore, c’est un réseau dense de distribution de ce gaz.
• H2 est susceptible d’être très largement utilisé pour stocker et transporter de l’énergie. En particulier, il pourrait être fait largement appel à ce gaz pour le stockage de l’électricité des sources intermittentes dans les périodes de surproduction…
L’électricité tient une place à part dans le mix énergétique : ce n’est pas une énergie directement disponible dans la nature. Sa production est le résultat d’un processus industriel où une énergie primaire (pétrole ou charbon, vent ou énergie solaire, énergie potentielle d’une chute d’eau) est convertie en électricité.
La production mondiale d’énergie dite primaire représente, en 2017, 14 milliards de tonnes d’équivalent pétrole (TEP). Les énergies fossiles classiques atteignent 81 % du total et l’électricité « directe » (nucléaire, hydraulique, EnR et un peu de biomasse) 10 % du total.
Jacques Haïssinski, responsable du groupe de réflexion “Transition écologique et rationalité” de l’UR, nous envoie ce texte de synthèse avant de quitter ses fonctions d’animateur du groupe
L’idée d’une « planification écologique », d’abord avancée par J-L Mélenchon qui lui a consacré un livret, reprise par E. Macron, a déjà fait l’objet de nombreux commentaires. À son tour, le Groupe de travail sur la transition écologique de l’Union Rationaliste s’est interrogé sur ce que pourrait ou devrait apporter cet outil stratégique. Nous proposons un contenu à cette planification, tout en insistant sur les engagements politiques qui doivent l’accompagner pour qu’elle ne reste pas lettre morte…
Le groupe “Transition écologique et rationalité” prend un second souffle sous la responsabilité de Marc Thierry et fait appel à de nouvelles contributions.
Le Groupe « Transition écologique et rationalité » a été fondé en 2019 par Jacques Haïssinski avec l’objectif de publier des fiches synthétiques dans les Cahiers Rationalistes.
Nous entrons maintenant dans une seconde phase. Le Groupe se propose d’évaluer et de comparer selon une approche rationnelle les mesures prises pour lutter contre les conséquences du dérèglement climatique, en adoptant une démarche objective. Chaque fiche sera publiée dans les Cahiers Rationalistes puis mise en ligne sur le site de l’Union Rationaliste. Il est donc indispensable de se montrer pédagogue, les travaux du Groupe devant contribuer à la formation du public et constituer une source d’information pour les professeurs. Un autre objectif est de favoriser une prise de conscience en se fondant sur des données et des arguments bien étayés.
Nos priorités à venir porteront sur les thèmes suivants : la planification de la transition écologique, croissance durable ou décroissance ? la biodiversité… liste non limitative, bien sûr, car, par exemple, les questions de prévention des risques naturels ou de gestion de l’eau semblent aussi très importantes…
– Nous présentons un état des recyclages des métaux, des verres, creux ou plats, des emballages en matière plastique, des objets et plaques en plastique, des pneus, en précisant ce qui peut techniquement se faire et ce qu’il a été choisi de faire.
– Il faut souligner que ces recyclages permettent non seulement de diminuer les déchets (polluants ou non) et de pallier le manque futur de matériaux « de base », mais ils permettent aussi, dans la plupart des cas, de faire des économies d’énergie notables et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et ceci sans compter l’énergie nécessaire à l’extraction des minerais.
– Finalement, nous discutons la façon de combiner les divers recyclages aujourd’hui possibles, et ceux qui doivent être perfectionnés en priorité pour satisfaire au mieux les objectifs globaux de la transition écologique.
Depuis 1992, lors des COPs annuelles (Conferences of the Parties), un grand nombre d’États (150 participants à la COP 21) s’engagent à réduire leurs émissions de CO2 ou le pillage des ressources biologiques et minérales de la Terre. Toutefois, la confrontation des engagements avec la réalité conduit à s’interroger : la transition écologique n’est-elle pas un projet irréalisable, une utopie ? L’humanité a-t-elle les capacités requises pour effectuer cette transition ? …
Les programmes de l’ONU et de l’OCDE destinés à favoriser un développement durable dans les pays en développement ne sont pas des propositions contraignantes mais un cadre de référence et des objectifs pour stimuler des initiatives dans ce domaine et évaluer les réalisations.
Par « pays en développement » on entend habituellement un pays engagé dans un processus de progrès économique et social, dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités – les pays dits développés étant habituellement pris comme références. Souvent, la protection de l’environnement ne peut pas être considérée comme une priorité pour ces pays confrontés à de multiples difficultés, alors que les effets du changement climatique vont affecter leurs populations plus que les autres.
La lutte contre le réchauffement de la planète est devenue une priorité mondiale, mais le constat est inquiétant …
L’éducation porte ses fruits sur la durée, puisqu’elle s’adresse à des jeunes qui n’ont pas encore le pouvoir d’exercer des responsabilités. Or, les risques environnementaux sont une réalité actuelle, en France, en Europe et dans le Monde, il est urgent d’agir, justement pour que les jeunes profitent plus tard de conditions de vie acceptables.
Ainsi, s’il faut agir au présent pour préserver la planète de nos déprédations, il faut aussi éduquer les jeunes, les citoyens de demain, afin qu’ils se comportent différemment de leurs parents et grands-parents.
L’éducation au développement durable (EDD) est une réponse utile. Nous allons présenter la politique de l’EDD, en France, depuis la rentrée scolaire 2019, et les grandes orientations de l’Union Européenne (UE) et de l’ONU…