LES SCIENCES DANS LA MÊLÉE
Pour une culture de la défiance
co-auteur Gabriel DORTHE (Editions Seuil, 2023)

19/09/2024

Rencontre Sciences et culture #11

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1 réflexion sur “Rencontre Sciences et culture #11”

  1. Courrier des lecteurs
    Au sujet de : Les sciences dans la mêlée. Pour une culture de la défiance

    Le titre n’est pas très clair, j’ai cru qu’il s’agissait du sujet de « la science et le public », sujet extrêmement important. Mais il juxtapose des discussions sur trois questions : la Covid et les vaccins ; la « stratégie » de la « société » vis à vis de « la recherche » ; les doutes et incertitudes dans la recherche scientifique, illustrés encore par la Covid et les travaux du Giec.
    L’ensemble me paraît plutôt confus, avec des vocables inhabituels pour moi (technoscientifique, la stratégie de Lisbonne, et d’autres après …), et des expressions que je ne comprends pas (les faits sont porteurs de valeurs ; des arguments dont les pratiques ayant (ont?) des ressemblances entre elles ; en quoi défiance diffère de méfiance ?), et de plus il me paraît montrer une certaine méconnaissance du travail de recherche scientifique, que ce soit au niveau des chercheurs (ou plutôt groupes de chercheurs associés sur un sujet), qu’au niveau de « laboratoire » rassemblant plusieurs groupes et même du CNRS lui-même (et des universités participantes aux laboratoires).
    Il amalgame les trois sujets ci-dessus, en mélangeant aspects politiques et aspects scientifiques.
    Le premier est une réaction du « public » devant des injonctions des gouvernants, sans explications, et même contradictoires quelquefois, qui prennent pour bouclier le mot « Science ». La question des vaccins est un sujet à forte résonance de psychologie personnelle qui existe depuis longtemps dans la population.
    Le second est exclusivement le résultat de la politique des gouvernants ultralibéraux, pour qui le mot recherche n’est que recherche de « l’innovation » à vendre, et ce n’est pas récent (hélas). Bien sûr, il s’agit de suivre l’exemple d’outre atlantique, mais les véritables innovations ne sont pas celles qui se vendent (surtout dès l’année suivante). En France, cela freine gravement la recherche plutôt que l’orienter, et de plus cela la dessert devant la société.
    Le dernier (important) est connu et discuté depuis longtemps par les scientifiques eux-mêmes et un certain consensus me semble être en cours, au moins dans le domaine de « la physique ». Certes, le choix des approches des chercheurs peuvent dépendre de leur subjectivité (au point d’entraîner sur des voies sans issue), mais les résultats n’en dépendent pas si les vérifications prévues par ce consensus sont faites. En conséquence ils sont explicables à tous, de façon rationnelle, même si cela peut prendre du temps.

    Mélanger ces trois sujets ne facilite pas la clarification pour les deux premiers, et pour le dernier, perturbe le consensus en y injectant des problèmes de société qui n’ont pas directement à voir avec. Et je dois ajouter, surtout, qu’il y a des expressions, exagérées, qui me paraissent dangereuses pour la compréhension par le public (et les lecteurs) de ce qu’est la science, et le rationalisme, par exemple :
    – « La science s’est présentée avec autorité comme un dogme officiel sous les couleurs de la Raison » (il n’y a rien de moins dogmatique que la raison puisqu’elle incite chacun à raisonner par soi-même, sans croire quelque chose ou quelqu’un d’autre)
    -« il faut admettre la pluralité des formes de savoir » (les savoirs scientifiques et les croyances ne sont pas au même niveau, même si l’expression d’un savoir peut avoir plusieurs formes)
    – « défiance à l’égard de ces scientifiques prétendument seuls garants de la raison » peut facilement suggérer : défiance à l’égard des scientifiques en général.
    – les données ne découlent pas des modèles, mais de mesures dans des expériences réelles ;
    -les travaux du GIEC ne sont pas « qu’une synthèse des données multidisciplinaires actuellement disponibles », ils sont une synthèse des données actuelles, combinées entre elles et avec des raisonnements traduits de façon quantitative par des modèles. Ces modèles sont basés, en plus, sur toutes les connaissances obtenues dans les différentes disciplines concernées depuis le début de la science, les mêmes que celles qui ont permis d’extraire du pétrole et de le faire brûler. Ils utilisent les mêmes équations qui ont permis de résoudre de nombreuses questions scientifiques différentes dans le grand domaine de la physique. Bien sûr, ils sont encore perfectibles, c’est vrai que le problème est complexe (les modèles sont nécessaires justement pour cela) mais les grandes tendances ne changeront pas. Les chercheurs du GIEC, qui sont nombreux et en interaction entre eux, dans leurs rapports depuis 20 ans, ont partagé leurs travaux et leurs incertitudes avec tous ceux qui voulaient les lire, et vérifié la « robustesse » de leurs résultats.
    Certaines phrases me semblent floues ou pouvant être interprétées dans l’autre sens, il faudrait définir les mots importants, et analyser plus en profondeur les questions qui se posent, en évitant les tournures un peu provocatrices, et essayer de donner une conclusion claire et utilisable…
    Roland Borghi, le 19 déc.2024

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