Une école à bout de souffle
Il fut un temps ou la sélection était telle que l’on garantissait aux enseignants de leur «livrer» des classes, sinon homogènes, du moins raisonnablement hétérogènes : les «milieux de classe» étaient majoritaires et donnaient à l’ensemble une stabilité qui permettait d’avancer sans trop de chaos. Cette «hétérogénéité contrôlée» n’était pas simplement d’ordre social ; elle tenait au fait qu’une majorité d’élèves partageaient une certaine idée de l’école et étaient convaincus de la nécessité d’y venir. L’école était considérée comme un lieu particulier ; on s’y comportait de façon particulière. On en acceptait les règles, on se soumettait à ses rituels par crainte plus que par plaisir, mais sans exaspération. En bref, les élèves entraient en petit nombre en sixième en possédant les rudiments de leurs métiers d’élèves…
