Cahiers Rationalistes

Covid et vaccination : redonner du sens aux chiffres

Au XVIIIe siècle la variole faisait en France 50 à 80 milliers de morts par an. L’inoculation de cellules malades, ancêtre de la vaccination, représentait un risque important (un mort pour 1200 inoculations) mais fut acceptée par les paysans comme par les familles royales et défendue par les philosophes des Lumières, face aux réticences religieuses et conservatrices. Grâce à la vaccination, l’épidémie fut enrayée, puis totalement éradiquée en 1980…

Les Communards à l’assaut du ciel

L’Union rationaliste regrette que le gouvernement français n’ait pas jugé bon de célébrer l’anniversaire des 150 ans de la Commune de Paris. Pour sa part l’UR tient à rappeler que bien des décisions révolutionnaires de la Commune touchent à des domaines qui lui tiennent particulièrement à cœur : la laïcité, l’éducation et la culture. Ces décisions, hélas trop vite annulées, ont été les ferments de grandes réformes dont l’histoire de la France a hérité. Elles sont rapportées dans l’article qui suit, publié dans les Cahiers Rationalistes n° 671 de mars-avril, les situant dans le contexte politique de l’époque…

À propos de l’assassinat de Samuel Paty. Violence, islam et religions

Sauf à l’extrême droite, il y a une gêne certaine à qualifier d’un terme ethnique ou religieux des crimes ou des attitudes abominables. Parler de terrorisme juif à propos du massacre perpétré par Baruch Goldstein à Hébron en 1994 reviendrait à insinuer que tous les juifs sont des Goldstein en puissance. Qualifier de chrétiens, maronites ou libanais les massacres de Sabra et Chatila de 1982 impliquerait que tous les chrétiens …

Le rationalisme par gros temps

Ce numéro double des Cahiers porte l’expression de la pensée rationaliste en temps de crise. Les questions d’actualité y sont rapportées aux principaux axes de réflexion de l’Union rationaliste : la promotion des démarches rationnelles, la science dans son rapport à la société, la transition énergétique et écologique, la défense de la laïcité. Ainsi, la situation actuelle où nous nous trouvons confrontés à une crise sanitaire mondiale fait apparaître d’autant plus urgent l’exercice de la raison ; il s’agit de trouver les lumières nécessaires pour éclairer l’action collective conduisant au « monde d’après » …

Fanatique : qui es-tu ?

Rabelais emploie l’adjectif fanatique en 1532 au sens d’une personne croyant détenir une inspiration divine. L’adjectif et le substantif dérivent de fanum, temple, ayant pris en latin le sens d’inspiré en délire, en référence aux cultes de Cybèle, Bellone ou Isis. Avec Voltaire, son sens moderne en fait un être exalté, sectaire et potentiellement dangereux. À partir du XIXe siècle, avec les Anglais, il désigne aussi un enthousiaste admirateur de vedettes sportives ou artistiques, en général inoffensif. Dans ce qui suit, je retiendrai le sens voltairien…

Le vivre ensemble ou les pièges du langage

On entend de plus en plus souvent parler d’un « vivre ensemble » dont la réalisation nécessiterait de réformer les lois laïques pour les adapter aux réalités contemporaines. Le concept du « vivre ensemble » peut séduire, à première vue, car il ressemble à « paix civile ». Il a cependant semblé intéressant de rechercher d’où vient l’expression et ce qu’elle véhicule puisqu’elle sert de levier à une remise en cause de la laïcité. Un rapport remis au ministre de l’intérieur en 2015 peut servir à décortiquer ce qui se cache derrière le « vivre ensemble ». L’objectif et la méthode de ce rapport(1) sont sans ambiguïté…

Le virus, la science et les religieux

Il est trop tôt pour tirer toutes les leçons de l’épidémie de coronavirus qui fait rage dans le monde entier car l’Afrique et l’Amérique du sud commencent seulement à être touchées. Lorsqu’elle sera terminée, on pourra, on devra, faire des comparaisons entre pays, entre régions parfois, et évaluer la qualité des divers systèmes de santé, c’est-à-dire des politiques économiques et sociales menées avant et pendant l’épidémie. Cela ne sera pas sans conséquences[1]. Dans notre pays même, la polémique a déjà commencé. Pour l’instant elle porte surtout sur la communication gouvernementale…

Rationalité et responsabilité en temps de crise sanitaire

La crise sanitaire que nous vivons suscite des débats qui ébranlent notre vision de l’humanité et de l’organisation de la société. Par son caractère de pandémie mondiale et sa biologie particulière, elle pose à l’humanité des questions inédites qui ébranlent la raison et les certitudes communes. À ce titre, le tripode standard « Science-Médecine-Politique » est interpellé de manière vigoureuse. Toute la société est en état de sidération, les chiffres s’affolent, les discussions prolifèrent sur la nature du virus, les algorithmes, les traitements, les vaccins futurs, sans oublier les impacts économiques et sociétaux. Chacun se trouve pris dans le réseau intriqué des échanges suscités par une situation incertaine et alarmante…

Les sensibilités religieuses blessées. Christianisme, blasphèmes et cinéma 1965-1988

de Jeanne Favret-Saada, Collection Histoire de la pensée, Éditions Fayard, Paris, 2017, 536 pages, 26 €
On connaît Jeanne Favret-Saada de longue date. Son livre sur la sorcellerie dans le bocage des pays de la Loire, puis ses études sur l’antisémitisme chrétien, nous ont dressé le portrait de cette infatigable ethnologue, toujours prompte à arpenter le terrain, à écouter ce que disent et font les uns et les autres, à relever les adéquations mais aussi …