Publications et médias

Fin d’existence pour l’IRSN
Décision dangereuse et non démocratique
L’Union rationaliste dénonce la démarche du projet annoncé par le gouvernement de mettre fin à l’existence de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), organisme indépendant, chargé depuis 2001 d’expertise et de recherche sur les technologies du nucléaire. L’IRSN est responsable notamment de l’expertise en cours des réacteurs français atteignant leur 40ème année de fonctionnement – soit dans la période la plus critique de leur existence –. L’expertise de l’IRSN prépare les décisions politiques de l’exécutif quant à l’avenir du parc nucléaire, dont certaines sont très délicates et impliquent des risques.
Le projet consiste à disperser les activités actuelles de l’IRSN sur l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et sur le CEA. L’ASN est l’autorité de contrôle des activités nucléaires civiles dirigée par 5 commissaires de formation scientifique inamovibles. Officiellement il s’agit de « fluidifier les processus d’examen technique et de prise de décision de l’ASN ». Il s’agit en fait d’activer la relance de la filière nucléaire en réduisant les délais imposés par les contrôles. La séparation essentielle des fonctions d’expertise et de préparation de la décision telle que réalisée actuellement entre IRSN et ASN, serait remise en cause…

Des aérosols dans l’atmosphère
Non aux recherches d’apprentis sorciers
– L’urgence du défi du réchauffement climatique est définitivement établie dans le dernier rapport du GIEC et l’enjeu met les scientifiques au défi considérable de trouver des solutions. Certaines techniques dites NET (Negative Emission Technique) peuvent limiter le CO2 (la combustion de bois pour faire de l’éthanol, la reforestation, la manipulation des océans, la capture du CO2 dans les entreprises industrielles, etc.). Elles sont toutes en cours de développement, toutes utiles, présentent des risques associés dont il faut tenir compte, mais sont de toute façon très insuffisantes pour abaisser le seuil de l’élévation de la température moyenne à 1.5°…

Carte blanche à Harry Bernas
Nucléaire et politique, une histoire particulière

Carte blanche à Sylvestre Huet
Climat : 30 ans pour rien ?
Le 20 décembre 2022 :
Conférence de Sylvestre Huet (Journaliste scientifique), 19h30 à l’Institut d’Astrophysique de Paris, 98-bis Boulevard Arago, 75104 Paris.
En 1992, tous les pays de la planète signaient la Convention Climat de l’ONU. Ils s’y engageaient à « préserver le système climatique pour les générations présentes et futures ». Le problème y était bien décrit :
« L’activité humaine a augmenté sensiblement les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (ce qui) renforce l’effet de serre naturel », « ce dont risquent de souffrir les écosystèmes naturels et l’humanité ».
Pourtant, trente années plus tard, les émissions de gaz à effet de serre mondiales ont suivi la pire des trajectoires envisagées à l’époque, pour atteindre près de 60 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2019, avant l’éphémère repli provoqué par la crise sanitaire et ses restrictions d’activité et notamment de transports.
Pourquoi cette apparente contradiction entre ce traité international et les politiques suivies ?
…

Compte rendu de la réunion du Groupe « Transition écologique et rationalité »
Lire le compte-rendu …

L’aviation civile confrontée à la transition énergétique
• Le trafic aérien tient une place de plus en plus grande dans l’économie de nombreux pays. Il sera multiplié par un facteur compris entre 2,7 à 4,3 d’ici 2050, en supposant que les moteurs de cette croissance (exportations, tourisme…) seront peu affectés par les critiques que les écologistes adressent à ce trafic.
• Le carburant utilisé par l’aviation est exclusivement du kérosène d’origine fossile. Sa combustion produit du gaz carbonique (près de 3% des émissions mondiales), des gaz polluants (composés de soufre et d’azote), des particules fines et des suies.
• Vu la croissance attendue, ce trafic deviendra une source majeure de pollution de l’atmosphère en quelques décennies.
• Les mesures prises par l’Organisation de l’aviation civile internationale pour éviter cette situation ne sont pas à la mesure du problème posé car elles reposent essentiellement sur l’exploitation des marchés du carbone qui, en pratique, se sont avérés peu efficaces pour infléchir les émissions mondiales des gaz à effet de serre.
• Deux substituts du kérosène sont possibles. D’une part, le bio-kérosène fabriqué à partir de la biomasse. Des carburants de ce type ont été certifiés et testés, mais dans le cas des bio-kérosènes de 2ème ou 3ème génération – ceux qui ne sont pas en concurrence directe avec les filières agro-alimentaires – la rentabilité de leur industrialisation n’est pas établie. • • Un autre substitut peut être obtenu par synthèse chimique à partir de CO2, mais le développement (avant industrialisation) de cette filière de kérosène devrait prendre de l’ordre d’une décennie. Dans les deux cas, des infrastructures considérables seront nécessaires.
• Le recours à l’énergie électrique pour le trafic aérien n’aura guère d’impact pour au moins deux décennies.
• Les industries de l’aéronautique ne sont pas prêtes à assurer la transition écologique bien que celle-ci devienne plus urgente d’année en année…

L’hydrogène : un matériau d’avenir pour stocker et transporter de l’énergie ?
• L’intérêt de l’hydrogène (H2) dans le domaine de l’énergie tient d’abord au fait que 1 kg d’hydrogène permet de stocker autant d’énergie que ~ 4 litres d’essence (ou 3kg). Il réagit facilement avec le dioxygène pour donner de l’énergie thermique (combustion) ou électrique (pile à combustible).
• Il peut être utilisé pour stocker ou transporter de l’énergie et, dans certaines conditions, il concurrencera l’électricité. Mais 1 kg de H2 gazeux occupe un volume environ 2 800 fois plus grand que 4 l d’essence dans les conditions ordinaires de pression et de température. Pratiquement, qu’il s’agisse de stockage ou de transport, le gaz est souvent comprimé dans des bouteilles en acier à une pression pouvant atteindre 700 fois la pression atmosphérique (à cette pression, en prenant en compte la masse du réservoir, la densité d’énergie par kg est réduite d’un facteur ~15). On développe aussi des procédés de stockage de H2 dans des matériaux solides, avec des densités d’énergie comparables à celle assurée par une compression à 700 bars.
• H2 peut s’enflammer avec l’air et/ou exploser en cas de fuite. Comme c’est le cas pour de nombreux produits inflammables, son utilisation demande donc des précautions particulières.
• Aujourd’hui, plus de 90% de H2 est obtenu à partir d’hydrocarbures, mais il peut aussi être produit par électrolyse de l’eau, c’est-à-dire à partir d’électricité et d’eau, avec un rendement énergétique qui peut atteindre, voire dépasser 80%. La production par électrolyse ne génère aucune pollution.
• On peut aussi produire H2 par des procédés biologiques, à partir de la biomasse ou de certains déchets. Cette production est concurrencée par celle de méthane.
• La façon la plus prometteuse d’utiliser l’énergie chimique de H2 est de mettre en œuvre une pile à combustible. De l’énergie électrique est alors directement obtenue de H2 et O2 avec un rendement de 50% à 60% aujourd’hui (plus de 90% bientôt) et un moteur peut convertir cette énergie électrique en énergie mécanique avec un rendement proche de 1. Cet usage de H2 produit de l’eau et n’est accompagné d’aucune pollution.
• Il existe aujourd’hui des voitures et des autobus électriques utilisant le H2, bientôt des trains et même des « vélos ». Un kg de H2 permet à une voiture « ordinaire » de parcourir une soixantaine de km. Mais ce qui manque encore, c’est un réseau dense de distribution de ce gaz.
• H2 est susceptible d’être très largement utilisé pour stocker et transporter de l’énergie. En particulier, il pourrait être fait largement appel à ce gaz pour le stockage de l’électricité des sources intermittentes dans les périodes de surproduction…

L’électricité dans la transition énergétique
L’électricité tient une place à part dans le mix énergétique : ce n’est pas une énergie directement disponible dans la nature. Sa production est le résultat d’un processus industriel où une énergie primaire (pétrole ou charbon, vent ou énergie solaire, énergie potentielle d’une chute d’eau) est convertie en électricité.
La production mondiale d’énergie dite primaire représente, en 2017, 14 milliards de tonnes d’équivalent pétrole (TEP). Les énergies fossiles classiques atteignent 81 % du total et l’électricité « directe » (nucléaire, hydraulique, EnR et un peu de biomasse) 10 % du total.

Planification écologique et rationalité
Jacques Haïssinski, responsable du groupe de réflexion “Transition écologique et rationalité” de l’UR, nous envoie ce texte de synthèse avant de quitter ses fonctions d’animateur du groupe
L’idée d’une « planification écologique », d’abord avancée par J-L Mélenchon qui lui a consacré un livret, reprise par E. Macron, a déjà fait l’objet de nombreux commentaires. À son tour, le Groupe de travail sur la transition écologique de l’Union Rationaliste s’est interrogé sur ce que pourrait ou devrait apporter cet outil stratégique. Nous proposons un contenu à cette planification, tout en insistant sur les engagements politiques qui doivent l’accompagner pour qu’elle ne reste pas lettre morte…

Appel à contributions du groupe “Transition écologique et rationalité”
Le groupe “Transition écologique et rationalité” prend un second souffle sous la responsabilité de Marc Thierry et fait appel à de nouvelles contributions.
Le Groupe « Transition écologique et rationalité » a été fondé en 2019 par Jacques Haïssinski avec l’objectif de publier des fiches synthétiques dans les Cahiers Rationalistes.
Nous entrons maintenant dans une seconde phase. Le Groupe se propose d’évaluer et de comparer selon une approche rationnelle les mesures prises pour lutter contre les conséquences du dérèglement climatique, en adoptant une démarche objective. Chaque fiche sera publiée dans les Cahiers Rationalistes puis mise en ligne sur le site de l’Union Rationaliste. Il est donc indispensable de se montrer pédagogue, les travaux du Groupe devant contribuer à la formation du public et constituer une source d’information pour les professeurs. Un autre objectif est de favoriser une prise de conscience en se fondant sur des données et des arguments bien étayés.
Nos priorités à venir porteront sur les thèmes suivants : la planification de la transition écologique, croissance durable ou décroissance ? la biodiversité… liste non limitative, bien sûr, car, par exemple, les questions de prévention des risques naturels ou de gestion de l’eau semblent aussi très importantes…

La planification écologique doit être rationnelle
Rôle de l’État et mobilisation des populations
La nécessité d’une planification écologique fait son chemin sur tous les continents. En France, une secrétaire d’État chargée de l’écologie vient d’être nommée pour une stratégie nationale en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire. C’est peu. Une véritable planification doit aller bien au-delà d’une coordination entre ministères pour réorienter l’économie, permettre de résister aux lobbies industriels et de faire évoluer notre mode de vie, tout ceci dans un très court délai …

Cartes blanches: octobre et décembre
Pour faire suite aux précédentes Cartes blanches, réservez les dates pour d’autres rendez-vous …
> Mardi 18 octobre
Stéphany Rupfy, ENS, professeur des universités: Philosophe des sciences
Maintenir la confiance : quels nouveaux enjeux pour le monde de la recherche ?
> Mardi 20 décembre
Sylvestre Huet, journaliste scientifique
Climat : 30 ans pour rien ?

Recyclage et transition écologique
– Nous présentons un état des recyclages des métaux, des verres, creux ou plats, des emballages en matière plastique, des objets et plaques en plastique, des pneus, en précisant ce qui peut techniquement se faire et ce qu’il a été choisi de faire.
– Il faut souligner que ces recyclages permettent non seulement de diminuer les déchets (polluants ou non) et de pallier le manque futur de matériaux « de base », mais ils permettent aussi, dans la plupart des cas, de faire des économies d’énergie notables et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, et ceci sans compter l’énergie nécessaire à l’extraction des minerais.
– Finalement, nous discutons la façon de combiner les divers recyclages aujourd’hui possibles, et ceux qui doivent être perfectionnés en priorité pour satisfaire au mieux les objectifs globaux de la transition écologique.

Histoires courtes : Le soleil brille pour tout le monde
Physico-chimiste, directeur de recherches de classe exceptionnelle émérite au CNRS, médaille d’argent du CNRS, Grand Prix Pierre Süe de la Société chimique de France, Prix Ivan Peyches de l’Académie des sciences, Daniel Lincot est un spécialiste de l’énergie solaire et du photovoltaïque. Après avoir été directeur scientifique de l’Institut du Photovoltaïque d’Île de France (IPVF), il est le titulaire de la chaire annuelle 2022 de la Fondation Liliane Bettencourt de l’innovation technologique du Collège de France …

Alarme – Réchauffement global de la planète
Alarme – Réchauffement global de la planète.
Le GIEC martèle : il faut viser 1.5° et pas 2°
Après avoir établi l’entrée de la planète dans l’anthropocène , le GIEC vient de durcir ses conclusions avec le groupe III de son 6ème rapport (138 pages en anglais paru en février 2022 ) qui entremêle des faits irréversibles et des risques avec des suggestions d’actions, dont beaucoup à entreprendre tout de suite pour concrétiser ce qui peut encore atténuer le changement climatique. L’analyse scientifique poussée et très interdisciplinaire détaille l’impact du réchauffement global sur les systèmes naturels et humains, les deux étant en forte interaction…

Guerre et vulnérabilité alimentaire
La guerre en Ukraine autorise-t-elle la mise entre parenthèses des politiques agro environnementales ?
Contre une politique de relance de la production agricole européenne qui ferait fi des politiques agroenvironnementales, des économistes signent une tribune dans le Monde intitulée “Prétendre éviter des crises alimentaires en Afrique et au Moyen Orient, en relançant la production agricole européenne est une erreur”. Il y a bien d’autres solutions pour aider les pays vulnérables.
Nicolas Bricas est socio économiste Chercheur au Cirad (le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) et Titulaire de la Chaire Unesco Alimentations du Monde.

Guerre et environnement
La guerre en Europe ne constitue pas seulement un drame humain, psychologique, politique, social, économique, mais ses conséquences sont également désastreuses au niveau environnemental.
Dans une très intéressante chronique publiée dans le Monde du 6 mars, Stéphane Foucart rapproche deux événements qui paraissent à première vue éloignés : l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine et la publication du deuxième volet du rapport du Giec.
Sylvestre Huet était venu nous parler le 26 septembre 2022 de la publication du premier volet et avait déployé les résultats alarmants de ces quatre années de travail sur les conséquences du réchauffement climatique sur la biosphère et les sociétés humaines. Il y a bien un point commun entre ces deux événements : notre addiction aux énergies fossiles et le rapport aux hydrocarbures.

Edito mars 2022
Solidarité avec l’UKRAINE !
Non au gaz et au pétrole russes
Oui à un monde décarboné
Les crises s’enchaînent et secouent le monde entier. Après la crise sanitaire dont nous émergeons à peine, après l’alarme sonnée par les derniers rapports du GIEC sur le climat, voici que depuis une quinzaine de jours une autre crise sidérante s’enclenche : la guerre atroce déclarée à l’Ukraine par le président Vladimir Poutine, presque à nos portes. Les mesures à prendre d’urgence doivent se conjuguer et se renforcer mutuellement. Mais que pouvons nous faire ?

À qui appartient le ciel ?
Séminaire :
À qui appartient le ciel ? L’astronomie en prise avec l’accaparement mercantile des orbites basses
Des flottes composées de milliers mini-satellites en orbite basse terrestre (~300-500 km d’altitude) sont en cours de déploiement ou le seront bientôt. Ces services commerciaux promettent de connecter à Internet le monde entier. En guise de tête de gondole, le projet Starlink, filiale de l’entreprise SpaceX d’Elon Musk, illustre les méthodes et les objectifs mercantiles de ce segment de l’industrie spatiale relié au capitalisme numérique…

Rencontre-débat à Ivry autour des conclusions du dernier rapport du GIEC
Cette rencontre a été annulée en raison de la crise sanitaire et sera sera reprogrammée début 2022.