La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (20/26 août 1789)
et le premier mémoire de Condorcet sur l’instruction publique (1791).
1/ De la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen à la Constitution actuelle.
La France est un cas unique dans le monde actuel, elle est en effet le seul état défini par sa Constitution comme République indivisible, laïque, démocratique et sociale ( art.1). La référence, en préambule, à la Déclaration de 1789 lui confère valeur constitutionnelle. Ses 17 articles, comme le note Guy Carcassonne, « suffisamment patinés par le temps, pour n’être pas remis en cause, suffisamment éternels pour demeurer modernes, suffisamment précis pour être protecteurs et suffisamment vagues pour se prêter aux évolutions ultérieures que le progrès a rendues nécessaires », ont rendu vaine toute tentative de rédaction d’une nouvelle charte qui, perdant de vue ce que doit être une déclaration des droits, « ne pouvait qu’alourdir et partant appauvrir ». Ainsi, bien que l’utilisation du mot laïcité, avec le sens donné par la Constitution, remonte principalement à la période 1882/1905 des grandes lois républicaines, il n’est pas absurde de chercher les fondements même de la nature laïque de l’Etat dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen adoptée le 26 Août 1789, au terme d’un débat de l’Assemblée Constituante d’une richesse et d’une qualité exceptionnelles, d’autant plus que la IIIème République après 1877 se présente consciemment comme la continuatrice de la Révolution Française qu’elle est, construisant le monde nouveau inventé en 1789…