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La graphologie : maigre bilan

La graphologie jouit d’une large audience en France, mais également en Belgique et en Suisse et l’Allemagne a aussi ses graphologues, comme l’Angleterre, le Canada et les États-Unis. Alors que la majorité du public manifeste une certaine méfiance à l’égard des pratiques médicales non reconnues par la faculté, il semble que la pratique graphologique soit largement acceptée…

Les origines historiques de la loi de 1905

Il y a près de 100 ans, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat était adoptée le 9 décembre 1905 par 341 voix contre 233. L’étude en commission avait duré près de deux ans, du 11/03/1903 au 4/03/1905, intégrant de nombreux projets déjà déposés dont celui du député socialiste du Rhône Francis de Pressensé. Le rapporteur Aristide Briand se félicita de ce que « le projet finalement adopté [fût] l’œuvre de la commission toute entière [composée de 17 députés de Gauche et de 16 députés de Droite]… les membres de la minorité collaborant loyalement, avec un zèle persistant et une entière sincérité, avec leurs collègues de la majorité, à la recherche des solutions proposées ». Le débat à la Chambre et au Sénat dura près de 9 mois du 21/03/1905 au 9/12/2005 « au long de discussions parmi les plus riches qu’ ait connues le régime parlementaire »…

Les OGM

Nous recevons ce matin Jean Genermont, professeur émérite à l’Unité Paris VI où il travaille dans l’UR Ecologie, systématique et évolution.
[…]
Nous vous interrogerons à propos d’un article paru dans un récent numéro de la revue Raison présente qui porte sur l’Agriculture et la mondialisation, l’article s’intitulant « L’amélioration des espèces domestiques. Dix millénaires de modifications génétiques. » Si nous l’avons choisi comme thème de cette émission, c’est qu’il a rencontré un grand succès auprès des lecteurs. Tous ceux que j’ai pu interroger ont noté la modération du ton et l’équilibre de l’argumentation, ce qui n’est pas un mince compliment si l’on sait que l’essentiel de vos propos porte sur les OGM, c’est à dire les organismes génétiquement modifiés, objets de tant de controverses….

Églises d’état et églises concordataires dans l’ Union Européenne

Le spectacle des actualités télévisées donne souvent aux Français républicains et laïques (ils sont la majorité, fort heureusement) l’impression de vivre dans un monde où dominent les comportements politiques contre nature. C’est parfois drôle, comme le récit des amours contrariées du prince Charles, soumis à la censure de l’Église anglicane dont il est censé devenir un jour le chef. Le plus souvent, c’est effrayant et cela devrait nous rappeler qu’il vaut la peine de se battre pour la laïcité. Au nom de la loi de Dieu, on a ainsi vu des élections saoudiennes où les femmes sont interdites de vote et où il faut proclamer son allégeance à un islam pur et dur (wahabite) pour avoir le droit d’être candidat ; des élections irakiennes où votaient des femmes, mais voilées de la tête aux pieds et toujours accompagnées de leur mari ou de leur frère, et dont le parti shiite démocratiquement vainqueur a pour principal programme d’imposer la loi prétendûment divine de la charia au pays tout entier…

Ne charrions pas !

Chez les experts, on ne cesse de s’en étonner : que les Canadiens sont naïfs face à la mouvance islamiste! Les militants de l’islam ont beau jeu de les embobiner. Il faut pourtant se méfier des promoteurs de la charia qui jouent sur les mots.
Ainsi donc, le président du Conseil musulman de Montréal, Salam Elmenyawi, se dit mal compris par Le Devoir, alors que nous faisions état samedi de ses démarches auprès du ministre de la Justice, Jacques Dupuis, pour créer un Conseil de la charia au Québec. Il n’est pas question d’un tribunal islamique, dit-il, mais de médiation. Et ce n’est qu’accessoirement qu’il en parlera au ministre, lorsqu’il le verra : il y aura tant d’autres sujets à discuter. La couleuvre est grosse à avaler…

La religion, fait historique et social

Je me suis occupé de la religion grecque, et, avec d’autres jeunes savants, dans les années 60, indianistes, assyriologues, égyptologues, africanistes, et d’autres, on a essayé de comparer des systèmes religieux et de se poser des problèmes à ce sujet. Mais la religion, ça me dépasse, de tous les côtés, et quand je dois faire cette conférence que je fais parce qu’on me l’a demandé, parce que je suis profondément attaché à l’Union Rationaliste, par ma biographie, par ma conviction, j’ai le sentiment que je n’arriverai pas à présenter les problèmes de la façon qui conviendrait. On a dit que j’étais un agnostique. Pire que ça : j’ai souvent raconté que la première organisation à laquelle j’avais adhéré, du temps très lointain de ma jeunesse, quand j’avais dix-sept ans, s’appelait Association internationale des athées révolutionnaires, les « sans Dieu », dont le siège était à Moscou. Et, en 1934, voyageant en Union Soviétique, encore fort jeune, je visitais beaucoup de musées de l’athéisme, de l’irréligion, dont certains avaient été établis dans des églises…

Effet de serre et développement durable

L’épisode caniculaire qu’a connu la France en 2003 a contribué à sensibiliser l’opinion publique sur l’effet de serre créé par les activités humaines qui est devenu un sujet de préoccupation de plus en plus largement partagé. Ce phénomène constitue une des meilleures illustrations de la problématique générale du développement durable : l’utilisation massive des combustibles fossiles a conduit à une modification de la composition atmosphérique, la concentration de certains composants minoritaires ayant augmenté de 30 % en un siècle et demi. Ces composants ont la propriété de changer le climat de la planète et en particulier de le rendre globalement plus chaud. Une telle perturbation du climat mondial pourrait avoir des effets bénéfiques pour certains, mais des effets négatifs pour la majorité des habitants de la planète et surtout pour les plus défavorisés d’entre eux. L’amplitude de cette perturbation croîtrait progressivement et ce sont surtout les générations futures qui auraient à faire face à des évolutions lourdes de conséquences…

La mission de l’école publique

L’école publique est l’école dont le fonctionnement est assuré par l’État républicain ; elle accueille tous les enfants en âge d’être scolarisés, vivant sur le territoire français, sans distinction de sexe, de religion, de classe sociale, d’origine ethnique ; elle leur ouvre l’accès à l’instruction générale. Son rôle est également civique puisque, laïque, elle est, pour reprendre un mot de Maurice Agulhon, “le ciment de la République”.
Le mot “mission” peut provoquer quelques sourires, en raison de ses connotations religieuses ou militaires. Mais il y a de nobles missions ! “Mission” a donc été maintenu dans le titre de cette conférence pour ce qu’il implique, ou devrait impliquer, de responsabilité, ou de sens des responsabilités, chez ceux qui sont engagés ou qui s’engagent dans l’aventure de l’école publique.
Dans un premier temps, je rappellerai comment et dans quelles circonstances l’enseignement primaire a été constitué en service public, ce qui peut être considéré comme l’essentiel de l’œuvre républicaine dans les années 1880. Je remonterai ensuite aux “origines”, c’est-à-dire à la Révolution de 1789, en indiquant brièvement les orientations des trois projets présentés à la Constituante, à la Législative et à la Convention, ceux de Talleyrand, Condorcet et Le Peletier de Saint-Fargeau. Enfin j’essaierai d’ouvrir un échange au sujet des problèmes actuels, essentiellement ceux qui se posent au collège, et des menaces qui pèsent sur le service public de l’enseignement…

Sur les pseudo-sciences de l’Éducation

Qu’entend-on par Pédagogie et par Sciences de l’Éducation ? [1]
La Pédagogie[2] est étymologiquement la conduite des enfants ; de là on est passé à l’art d’enseigner, d’instruire les enfants. C’est une pratique empirique éminemment respectable et efficace socialement qui, entre autres, a fait la réputation et la gloire de l’enseignement français depuis la maternelle jusqu’à l’Université selon la formule consacrée. Que ce soit une pratique empirique suffit à justifier les stages, conférences, conseils et inspections pédagogiques, la connaissance empirique se transmettant par l’étude, l’analyse et l’imitation de la pratique. Par contre, notre propos est de montrer que les sciences de l’éducation ne sont pas une science autonome ayant constitué son champ propre, et ce qui en découle, problématique, méthodes, expériences…