Entretien avec Jean Bernard
Membre de l’Académie de médecine, membre de l’Académie française, Monsieur Jean Bernard nous a accueilli avec beaucoup de gentillesse. L’entretien qu’il nous a accordé constitue un témoignage d’une grande humanité, qui prend tout naturellement sa place dans la préparation de notre colloque ” Pour un recadrage répulicain de la bioéthique ” (cf. p. 37).
Guy Bruit : Monsieur Jean Bernard, vous avez une longue expérience de médecin et d’homme de science, de savant, et au cours de l’exercice de votre profession, vous avez rencontré beaucoup de drames humains, vous avez connu beaucoup de succès, vous avez connu aussi beaucoup de problèmes, je suppose. Est-ce que vous pourriez évoquer quelques aspects particulièrement marquants pour vous de votre expérience ?
Jean Bernard : J’ai le privilège d’appartenir à la génération qui a été le témoin des plus extraordinaires progrès et évolutions que la médecine ait connus depuis qu’elle existe. Quand j’ai commencé mes études, en 1925, la médecine était pratiquement impuissante. Mais dans les années qui ont précédé la guerre et un peu après, il y a eu une explosion incroyable de progrès…