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Articles

La mission de l’école publique

L’école publique est l’école dont le fonctionnement est assuré par l’État républicain ; elle accueille tous les enfants en âge d’être scolarisés, vivant sur le territoire français, sans distinction de sexe, de religion, de classe sociale, d’origine ethnique ; elle leur ouvre l’accès à l’instruction générale. Son rôle est également civique puisque, laïque, elle est, pour reprendre un mot de Maurice Agulhon, “le ciment de la République”.
Le mot “mission” peut provoquer quelques sourires, en raison de ses connotations religieuses ou militaires. Mais il y a de nobles missions ! “Mission” a donc été maintenu dans le titre de cette conférence pour ce qu’il implique, ou devrait impliquer, de responsabilité, ou de sens des responsabilités, chez ceux qui sont engagés ou qui s’engagent dans l’aventure de l’école publique.
Dans un premier temps, je rappellerai comment et dans quelles circonstances l’enseignement primaire a été constitué en service public, ce qui peut être considéré comme l’essentiel de l’œuvre républicaine dans les années 1880. Je remonterai ensuite aux “origines”, c’est-à-dire à la Révolution de 1789, en indiquant brièvement les orientations des trois projets présentés à la Constituante, à la Législative et à la Convention, ceux de Talleyrand, Condorcet et Le Peletier de Saint-Fargeau. Enfin j’essaierai d’ouvrir un échange au sujet des problèmes actuels, essentiellement ceux qui se posent au collège, et des menaces qui pèsent sur le service public de l’enseignement…

Sur les pseudo-sciences de l’Éducation

Qu’entend-on par Pédagogie et par Sciences de l’Éducation ? [1]
La Pédagogie[2] est étymologiquement la conduite des enfants ; de là on est passé à l’art d’enseigner, d’instruire les enfants. C’est une pratique empirique éminemment respectable et efficace socialement qui, entre autres, a fait la réputation et la gloire de l’enseignement français depuis la maternelle jusqu’à l’Université selon la formule consacrée. Que ce soit une pratique empirique suffit à justifier les stages, conférences, conseils et inspections pédagogiques, la connaissance empirique se transmettant par l’étude, l’analyse et l’imitation de la pratique. Par contre, notre propos est de montrer que les sciences de l’éducation ne sont pas une science autonome ayant constitué son champ propre, et ce qui en découle, problématique, méthodes, expériences…

La physique quantique, 100 ans de questions (II)

2. L’interprétation de la mécanique quantique : d’hier à aujourd’hui
Quatre-vingt ans après sa formulation, la mécanique quantique est encore source d’incompréhension et plus grave encore, de confusions. Compte tenu de la complexité des mathématiques utilisées, de la remise en cause radicale de certains concepts classiques, de la profondeur des problèmes soulevés, des expériences récentes qui suscitent des interrogations nouvelles, il est certain que les débats sur l’interprétation de la mécanique quantique sont loin d’être clos. Nous allons essayer d’éclairer ces débats en faisant état des développements récents dans ce domaine…

Radicalité laïque et mouvement social

L’indispensable convergence
Si le militantisme laïque paraît actuel, c’est qu’aujourd’hui encore des États théocratiques persécutent les infidèles et oppriment les femmes, que la première puissance mondiale fait la guerre au nom de Dieu et que nul ne peut être assuré que le darwinisme sera toujours l’objet d’un enseignement serein dans les écoles. Pourtant, la laïcité n’est pas seulement critique ou défensive. Elle a resurgi dans notre espace public lors du débat sur le port des signes religieux à l’école pour être confirmée comme une force vivante profondément enracinée dans la société…

La physique quantique, 100 ans de questions (I)

1. Qu’est-ce que la physique quantique ?
La physique quantique est née en 1900 lorsque le physicien allemand Max Planck publie les résultats de ses recherches sur le rayonnement du corps noir. Dans cet article, il introduit une nouvelle constante fondamentale de la physique qu’il désigne par h, qu’on nomme aujourd’hui la constante de Planck. L’irruption d’une nouvelle constante fondamentale en physique est toujours le signe d’un grand changement, et dans ce cas, on peut parler de révolution. Toute la représentation que les physiciens (et plus tard les chimistes) avaient alors de la nature allait se trouver complètement changée : nouveaux regards sur les phénomènes physiques, nouveaux outils mathématiques, et bien plus encore, nouvelle compréhension de la nature. 100 ans après ces premiers travaux, la physique quantique n’a pas encore livré tous ses secrets. L’un d’eux, celui qui a le plus diffusé dans le grand public, concerne son interprétation. L’objet de cet article est de rappeler ce qu’est aujourd’hui la physique quantique, de montrer ce qu’elle a de surprenant, et d’essayer de faire un état des lieux des récents travaux sur son interprétation…

Auschwitz et nous

Puisqu’Ivry commémore depuis 1979 la libération d’Auschwitz, permettez-moi d’évoquer d’abord un souvenir personnel qui a trait à cet événement de l’histoire de la Déportation.
Le 18 janvier 1945, nous étions 58 000 hommes et femmes évacués dans la précipitation par les SS, devant l’approche des troupes soviétiques. Imaginez le froid glacial de l’hiver polonais, la nuit, la neige piétinée par des milliers de galoches. Dans ces colonnes par cinq, escortées par les SS, régnaient l’angoisse et le désespoir, devant la faiblesse, les maladies, les plaies, au seuil d’une nouvelle tragédie.
Et voici que je vis apparaître une colonne de détenues, bras dessus, bras dessous qui chantaient à tue-tête une chanson slave, comme un défi lancé à la face des SS en retraite.
Mais le canon de l’Armée rouge tonnait dans le lointain, et nous étions contraints de fuir vers l’ouest, devant nos libérateurs. Bientôt les coups de feu claquèrent au bout de notre colonne : les SS abattaient les traînards et les épuisés.
Ce fut la terrible marche forcée, la dispersion dans les camps allemands, vers Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Ravensbruck, etc., dans des wagons à charbon, sans eau, sans nourriture, sans sanitaire, pour ma part suffocant à un moment sous le poids des cadavres.
Mais retournons maintenant à l’origine du camp nazi…

L’amélioration des espèces domestiques : dix millénaires de modifications génétiques

La naissance de l’agriculture, voici quelque 10 000 ans, soit au moins 100 000 ans après l’émergence de l’homme « moderne », a été suivie d’un accroissement irréversible de notre dépendance vis-à-vis de la culture et de l’élevage, principalement dans le domaine de L’alimentation. Bien que les produits que nous en retirons soient bien différents de ceux dont vivaient nos ancêtres pré-agriculteurs, il ne s’élève guère de voix, même parmi les plus farouches partisans d’une alimentation « naturelle », pour prôner un retour aux seules ressources de la cueillette, de la chasse et de la pêche. En revanche, des critiques, souvent acerbes et passionnées, s’adressent depuis quelques années à certaines orientations nouvelles, en premier lieu à l’entrée des « organismes génétiquement modifiés », ou OGM, dans les programmes d’amélioration génétique des animaux et des plantes domestiques…

Le service public et l’école dite libre

1. Introduction
Il est peu de mesures aussi efficaces pour jeter nos concitoyens dans la rue que des projets de modification dans un sens ou dans un autre des conditions d’exercice (indépendance, conditions matérielles, etc.) de la liberté de l’enseignement ; c’est dire la sensibilité de la question scolaire dans notre pays. Il était donc important d’aborder dans ce colloque aussi bien les questions de la laïcité institutionnelle que celles relatives à la laïcité scolaire.
Notre questionnement sera avant tout de conduire une réflexion, bien sûr instruite sur la base de faits, sur une conception de la laïcité scolaire qui mériterait d’être portée par le rationalisme militant dans la perspective donnée par Jean-Pierre KAHANE, à savoir celle de la « reconquête »…

La mort au cœur du vivant

Le rêve de chaque cellule, a écrit François Jacob, est de devenir deux cellules.
Ce rêve est certainement celui de la cellule originelle, l’œuf, cette sphère infime de matière vivante, qui construira le corps tout entier, celui d’un ver ou celui d’un éléphant. Cette création de la matière vivante, l’organisation et la genèse de la forme ont été au cours de l’histoire de la biologie, les maîtres mots pour définir les mécanismes qui sous-tendent le développement des organismes. Parvenir à découvrir comment se déclenche ou s’arrête la duplication du patrimoine génétique a donc été la clé du secret de la génération.
En revanche, il n’était venu à l’esprit d’aucun des biologistes du XIXe et de la plus grande partie du XXe siècle, que la mort des cellules pouvait jouer un rôle aussi important que leur prolifération dans la construction du vivant.
Des épisodes de mort cellulaire chez l’embryon avaient bien été décrits par les histologistes. Mais, parce que le développement est avant tout genèse et non destruction, ils furent considérés comme un défi au bon sens et par conséquent anecdotiques et négligeables…

Laïcité et rationalisme

La laïcité a été souvent vécue en France comme une lutte contre l’emprise du catholicisme sur l’État. La désaffection croissante des Français pour le culte catholique, l’attitude relativement modérée des évêques français, même si elle est de circonstance, la visibilité grandissante de l’islam font désormais que la laïcité ne peut plus se définir seulement par rapport à l’église catholique. Les laïcs peuvent par ailleurs se sentir gênés de se trouver aux côtés de la hiérarchie catholique pour réclamer le maintien sans modification de la loi de 1905 de séparation de l’église et de l’État. Ils se sentent floués quand les églises détournent à leur profit une revendication scientifique et laïque, celle de l’enseignement de l’histoire des religions, et la transforment en revendication d’enseignement des religions, c’est-à-dire en catéchèse universelle, par la force des choses à forte dominante catholique. L’affaire dite du foulard islamique voit se rejoindre une droite opposée à l’islam et à l’immigration et une gauche antireligieuse soucieuse de ne pas voir mettre en péril les difficiles conquêtes de l’émancipation féminine. Par ailleurs le relatif isolement de la France laïque, dans une Europe qui majoritairement ne l’est pas, suscite des inquiétudes légitimes. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les laïques s’interrogent et prennent parfois des positions opposées…