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Terrorisme, islam et fanatisme

Depuis quelques années les massacres et exactions commis en Afrique, au Moyen- Orient et en Europe par des groupes et des individus se réclamant de l’islam font que dans l’esprit de beaucoup de gens, le terrorisme est intrinsèque à l’islam. Nos gouvernants l’ont bien compris. Ils ont tout essayé pour éliminer les mots « musulman, islamique, islamiste » du vocabulaire officiel. Les groupes jihadistes que les troupes françaises ont pourchassés au Mali ont vite été rebaptisés terroristes ; on nous a expliqué qu’en fait c’étaient des bandits et des trafiquants. Comme si de simples bandits se préoccupaient de détruire les tombeaux de saints, de fouetter les femmes mal voilées et de couper la main aux voleurs ! Le groupe auto- proclamé État Islamique en Syrie et au Liban (maintenant Califat Islamique), d’abord appelé par ce nom ou son acronyme (français EI, anglais ISIL) est désormais officiellement désigné par son acronyme arabe Daech qui, pour un non-arabisant, n’évoque en rien l’islam. On peut comprendre le légitime souci des responsables politiques de ne pas confondre les individus (musulmans) et leur religion. On peut encore mieux comprendre le désir de ne pas considérer comme complices de ces massacres les très paisibles musulmans que nous côtoyons tous les jours et qui sont tout autant que nous horrifiés par des massacres dont les premières et plus nombreuses victimes sont les musulmans du Proche-Orient…

Au-delà des mots, les faits. Quelques réflexions après les massacres du 13 novembre

J’ai écrit l’éditorial du n° 639 des Cahiers rationalistes le 15 novembre, à la demande du comité de rédaction. Les remarques faites par celui-ci m’ont amené à le compléter, mais la tonalité générale n’en a pas été modifiée. J’avais tâché de faire abstraction de tout sentiment et de n’exprimer ni horreur ni compassion, non pas faute de les ressentir, mais parce que ce n’était pas l’objet de ce texte. Et puis, il faut bien l’avouer, si l’on se refuse à utiliser des formules de circonstance si souvent répétées qu’elles sont désormais vides de sens, rien n’est plus difficile que de trouver des mots pour exprimer sa compassion sans aggraver la douleur de ceux à qui on les adresse. Quant à l’horreur, je laisse cela aux journalistes qui se précipitent pour demander aux mères éplorées « dites-nous combien vous êtes mal » et aux journaux qui, pour vendre davantage, cherchent à publier les photos les plus macabres qui soient, parfois obtenues par des moyens qui déshonorent ceux qui les ont faites et ceux qui les publient. Les Cahiers rationalistes ne s’abaissent pas à ce niveau…

Antisionisme, antisémitisme ou horreur du massacre ?

Pour justifier l’interdiction de la manifestation pro-palestinienne du 19 juillet M. Manuel Valls a eu ces fortes paroles qui ne semblent guère avoir choqué la presse française : « Derrière un antisionisme de façade, c’est l’antisémitisme et la haine du juif ». M. Valls a ainsi ressorti une vieille antienne de la propagande pro-israélienne : l’alliance brun-rouge, collusion entre les antisémites d’extrême droite (fascistes pour faire court) et l’extrême-gauche ; l’assimilation de l’antisionisme à l’antisémitisme qui permet de stigmatiser tous ceux qui désapprouvent la politique du gouvernement israélien. Que des organisations extrémistes musulmanes et des antisémites appellent à participer aux manifestations de soutien au peuple de Gaza ne fait guère de doute. Mais la plupart de ceux que révulsent les massacres perpétrés à Gaza par l’armée israélienne sont loin de tous vouloir la destruction de l’État d’Israël dont l’existence est admise même par les pays arabes et le Fatah, les désaccords, fondamentaux il est vrai, portant sur la nature et les frontières de cet État. Beaucoup sont aussi conscients, instruits par l’attitude des talibans afghans et du califat islamique de Syrie et d’Irak, que si Israël perdait une guerre, la soif de vengeance de certains Palestiniens conduirait à d’ignobles massacres…

Derechef, de la laïcité

Dans les débats actuels sur les questions de laïcité dans l’enseignement en France, il est peu souvent question des universités. Le rapport d’étape sur les travaux de l’Observatoire de la laïcité1 (25 juin 2013) ne les évoque pas, les jugeant sans doute non prioritaires. Le projet de rapport du Haut commissariat à l’intégration2 (août 2013) traite quant à lui des problèmes posés par les tensions d’origine religieuse vécues dans un certain nombre d’universités et fait 12 propositions pour étendre à l’université les principes laïques de neutralité dans un service public, de monopole de l’État dans la collation des grades et de clarté dans l’attribution de locaux aux associations étudiantes…

Laïcité dans les entreprises

Arrêt de la cour de cassation dans l’affaire Baby Loup

La cour de cassation a rendu le 25 juin son arrêt au sujet du licenciement d’une employée de la crèche Baby-Loup. Elle a confirmé la légalité du licenciement (voir les documents sur internet : Arrêt n° 612 du 25 juin 2014 (13-28.369) – Cour de cassation-Assemblée Plénière – ECLI: FR:CCASS:2014:AP00612 ainsi que l’avis de l’assemblée plénière et le rapport Truchot). Ces textes sont très intéressants (en dépit ou à cause de leur longueur). Ils insistent sur le but poursuivi par l’entreprise (petite enfance, origine et options philosophiques variées des familles, code du travail français) et sur le droit européen qui protège les intérêts de l’enfant et garantit aux parents le droit de choisir l’éducation de leurs enfants…

Rapport de l’Observatoire de la laïcité

Le rapport annuel 2013-2014 de l’Observatoire de la laïcité a été publié en mai dernier. C’est un document volumineux, qui commence par rappeler les objectifs que s’était donnés l’Observatoire : informer, transmettre, proposer et observer.
Il débute par quatre avis sur des questions d’actualité : sur la charte de la laïcité à l’école, sur l’encadrement du fait religieux dans les structures privées de la petite enfance ( à partir de l’affaire de la crèche Baby-Loup), fait un rappel à la loi et propose l’instauration d’une journée nationale annuelle de la laïcité le 9 décembre. Dans la foulée, l’Observatoire a établi trois guides destinés à éclairer ceux et celles qui souhaitent élaborer des règlements intérieurs sur les limites à respecter pour rester conformes à la loi : pour les collectivités locales, pour les entreprises privées, pour les structures socio-éducatives. Ces avis et dossiers sont documentés et détaillés. L’Observatoire se fonde sur le rôle de l’État comme garant, par sa neutralité, du libre exercice de la liberté de conscience et de religion et sur le code du travail, qui prévoit que dans certaines circonstances, il peut être institué dans les entreprises privées des restrictions à la liberté d’exercice des pratiques religieuses (hygiène et sécurité, identification de la personne, nature de la tâche à accomplir, image de l’entreprise et paix sociale dans l’entreprise par l’interdiction du prosélytisme ou de pressions exercées sur des coreligionnaires). Ces mesures doivent être justifiées par la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché…

À propos du statut scolaire de l’Alsace-Moselle

Voici quelques exemples de ce que vivent au quotidien les familles résidant en Alsace.

1) Réponse du chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale aux associations laïques qui l’avaient sollicité.

Lettre du 30 août 2013.

Vous avez appelé l’attention de Monsieur Vincent PEILLON, ministre de l’éducation nationale, concernant les modalités d’application de l’enseignement religieux dans les écoles d’Alsace-Moselle.

Le ministre, qui a pris connaissance de votre courrier, m’a personnellement demandé de vous répondre.

Je tiens à vous rappeler le caractère obligatoire de l’enseignement religieux en Alsace-Moselle qui constitue l’une des composantes d’un droit local posé par le Conseil constitutionnel et, plus encore, un principe fondamental reconnu par les lois de la République.

Non seulement il ne répond pas à la question posée, mais encore il écrit que la non laïcité est à considérer comme un principe fondamental reconnu par les lois de la République !

Pour une culture générale scientifique

La culture scientifique est trop souvent considérée comme une somme de savoirs spécialisés – chacun en développement accéléré – qui ne sauraient s’intégrer dans la culture, généraliste par nature. Ce document a été élaboré par le groupe de travail mis en place à l’initiative de l’Union rationaliste pour préciser, dans le contexte actuel, la notion de culture scientifique et faire des propositions concrètes pour son développement…

À propos de la Charte de la laïcité

Le ministre de l’éducation nationale a présenté, lundi 9 septembre 2013, la charte de la laïcité qui doit être affichée dans toutes les écoles, collèges et lycées. L’UR salue l’initiative du ministre concernant l’affichage de la charte dans les établissements primaires et secondaires publics. Rappeler les principes qui garantissent la liberté de conscience fondent le vivre ensemble à l’école et qui forment les futurs citoyens aux valeurs de la république est une garantie pour la démocratie et un moyen de lutter contre les dérives communautaristes.

Cette charte contient 15 articles. Les premiers rappellent les principes fondamentaux de la France en tant que République indivisible, laïque, démocratique et sociale, organisant la séparation des religions et de l’État…

L’Alsace-Moselle a pris rendez-vous avec son histoire

Intervention de Françoise Olivier-Utard à Strasbourg, au nom de l’Union rationaliste, au rassemblement public organisée par la Libre Pensée, le 4 mai 2013, avec différentes associations de libre pensée.

L’association que je représente ici est l’Union rationaliste, qui a pour but de promouvoir le rôle de la raison dans le débat intellectuel comme dans le débat public, face à toutes les dérives irrationnelles…