Publications et médias
Brevetabilité du vivant et santé publique. Les limites d’un monopole
La fin du XXe siècle a connu une véritable révolution dans le domaine des sciences du vivant. Les biotechnologies, souvent issues des laboratoires publics, occupent le devant de la scène. Bien qu’en 1873 un brevet sur une levure ait été accordé à Louis Pasteur, le débat sur la brevetabilité du vivant n’a réellement pris de l’ampleur qu’un siècle plus tard, avec le développement explosif des connaissances en génomique dans les années 1980. Depuis, on a assisté, d’abord aux Etats-Unis puis en Europe, à un véritable déferlement de brevets sur des protéines et des séquences de gènes.
Les enjeux sont à la fois scientifiques, économiques, sociaux et éthiques. Le décryptage récent du génome humain et les applications potentielles susceptibles d’en découler ont ouvert de nouveaux espaces de liberté, appelant de nouveaux choix, mais aussi l’exercice de la responsabilité…
Quelle organisation mondiale pour la société contemporaine ?
Il est important de discuter des enjeux de la réforme de l’ONU et cela ne devrait pas nous préoccuper seulement pendant les quelques jours où il y a un sommet, sous le prétexte que quelques chefs d’État ont fait un voyage et vont se serrer la main. Cet événement médiatisé est l’écume des choses et n’a pas beaucoup d’intérêt. On en a beaucoup parlé dans tous les médias pendant la très courte période du sommet, et puis tout cela est retombé.
Or nous sommes devant un problème infiniment grave, très profond et très difficile, qui devrait mobiliser les forces sociales et les intellectuels de toutes sortes, les groupes militants, les partis politiques, dans le monde entier. Si nous parlons, en effet, de la réforme de l’ONU, c’est que nous sommes arrivés à un point intolérable de non-adaptation de l’institution aux besoins du monde moderne. Et, comme vous le savez, le sommet récent a été un échec. Nous repartons donc à zéro…
Ré-enchanter le monde
Dans La Revanche de Dieu, Gilles Kepel situe le commencement du processus de reconquêtes religieuses du monde autour des années 1970, et il en étudie les contextes et les causes pour les quatre religions : catholique, protestante, juive, islamique. Il montre qu’on assiste partout à une ” disqualification globale de la modernité “, centrée sur ce que Jean-Marie Lustiger, alors futur cardinal de Paris, a appelé le ” désenchantement de la laïcité “. Le retour du religieux dans le dernier tiers du xxe siècle s’est opéré à deux pôles : l’un ” par le bas “, en réinvestissant les ” masses populaires ” souvent perdues au cours des luttes politiques de tous ordres ; l’autre est plus nouveau et passe ” par le haut “, les élites intellectuelles diplômées qui maîtrisent les nouveaux moyens de communication et d’information, et qui tirent profit du développement des sciences humaines et de certaines positions philosophiques ” post-modernes “. On peut donc parler d’une mondialisation progressive du combat pour le Dieu unique, qu’on l’appelle Christ, Jahvé ou Allah. Gilles Kepel étudie la phase de construction du processus à partir des années 1967-1970, la phase de conquête au détour de 1990, à quoi l’on pourrait ajouter que les années 2000 seraient celles de la gestion…
La religion, fait historique et social
Je me suis occupé de la religion grecque, et, avec d’autres jeunes savants, dans les années 60, indianistes, assyriologues, égyptologues, africanistes, et d’autres, on a essayé de comparer des systèmes religieux et de se poser des problèmes à ce sujet. Mais la religion, ça me dépasse, de tous les côtés, et quand je dois faire cette conférence que je fais parce qu’on me l’a demandé, parce que je suis profondément attaché à l’Union Rationaliste, par ma biographie, par ma conviction, j’ai le sentiment que je n’arriverai pas à présenter les problèmes de la façon qui conviendrait. On a dit que j’étais un agnostique. Pire que ça : j’ai souvent raconté que la première organisation à laquelle j’avais adhéré, du temps très lointain de ma jeunesse, quand j’avais dix-sept ans, s’appelait Association internationale des athées révolutionnaires, les « sans Dieu », dont le siège était à Moscou. Et, en 1934, voyageant en Union Soviétique, encore fort jeune, je visitais beaucoup de musées de l’athéisme, de l’irréligion, dont certains avaient été établis dans des églises…
Auschwitz et nous
Puisqu’Ivry commémore depuis 1979 la libération d’Auschwitz, permettez-moi d’évoquer d’abord un souvenir personnel qui a trait à cet événement de l’histoire de la Déportation.
Le 18 janvier 1945, nous étions 58 000 hommes et femmes évacués dans la précipitation par les SS, devant l’approche des troupes soviétiques. Imaginez le froid glacial de l’hiver polonais, la nuit, la neige piétinée par des milliers de galoches. Dans ces colonnes par cinq, escortées par les SS, régnaient l’angoisse et le désespoir, devant la faiblesse, les maladies, les plaies, au seuil d’une nouvelle tragédie.
Et voici que je vis apparaître une colonne de détenues, bras dessus, bras dessous qui chantaient à tue-tête une chanson slave, comme un défi lancé à la face des SS en retraite.
Mais le canon de l’Armée rouge tonnait dans le lointain, et nous étions contraints de fuir vers l’ouest, devant nos libérateurs. Bientôt les coups de feu claquèrent au bout de notre colonne : les SS abattaient les traînards et les épuisés.
Ce fut la terrible marche forcée, la dispersion dans les camps allemands, vers Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Ravensbruck, etc., dans des wagons à charbon, sans eau, sans nourriture, sans sanitaire, pour ma part suffocant à un moment sous le poids des cadavres.
Mais retournons maintenant à l’origine du camp nazi…
La mort au cœur du vivant
Le rêve de chaque cellule, a écrit François Jacob, est de devenir deux cellules.
Ce rêve est certainement celui de la cellule originelle, l’œuf, cette sphère infime de matière vivante, qui construira le corps tout entier, celui d’un ver ou celui d’un éléphant. Cette création de la matière vivante, l’organisation et la genèse de la forme ont été au cours de l’histoire de la biologie, les maîtres mots pour définir les mécanismes qui sous-tendent le développement des organismes. Parvenir à découvrir comment se déclenche ou s’arrête la duplication du patrimoine génétique a donc été la clé du secret de la génération.
En revanche, il n’était venu à l’esprit d’aucun des biologistes du XIXe et de la plus grande partie du XXe siècle, que la mort des cellules pouvait jouer un rôle aussi important que leur prolifération dans la construction du vivant.
Des épisodes de mort cellulaire chez l’embryon avaient bien été décrits par les histologistes. Mais, parce que le développement est avant tout genèse et non destruction, ils furent considérés comme un défi au bon sens et par conséquent anecdotiques et négligeables…
Entretien avec Jean Bernard
Membre de l’Académie de médecine, membre de l’Académie française, Monsieur Jean Bernard nous a accueilli avec beaucoup de gentillesse. L’entretien qu’il nous a accordé constitue un témoignage d’une grande humanité, qui prend tout naturellement sa place dans la préparation de notre colloque ” Pour un recadrage répulicain de la bioéthique ” (cf. p. 37).
Guy Bruit : Monsieur Jean Bernard, vous avez une longue expérience de médecin et d’homme de science, de savant, et au cours de l’exercice de votre profession, vous avez rencontré beaucoup de drames humains, vous avez connu beaucoup de succès, vous avez connu aussi beaucoup de problèmes, je suppose. Est-ce que vous pourriez évoquer quelques aspects particulièrement marquants pour vous de votre expérience ?
Jean Bernard : J’ai le privilège d’appartenir à la génération qui a été le témoin des plus extraordinaires progrès et évolutions que la médecine ait connus depuis qu’elle existe. Quand j’ai commencé mes études, en 1925, la médecine était pratiquement impuissante. Mais dans les années qui ont précédé la guerre et un peu après, il y a eu une explosion incroyable de progrès…
L’Union Rationaliste, sa nécessité et ses buts
Le 29 mars prochain, l’Union rationaliste réunira ses militants en Assemblée générale annuelle et nous avons pensé qu’à cette occasion, il serait bon de rappeler ses objectifs. Comme toutes les organisations militantes, elle a besoin d’adhérents, de militants et plus ils seront nombreux, plus l’action et fa voix de l’Union pourront se faire entendre et plus elle sera efficace. Aussi nous avons demandé à Jean-Pierre Kahane qui est mathématicien, membre de l’Académie des sciences et qui est le président de l’Union rationaliste, de venir exposer pourquoi une telle organisation est nécessaire et quels sont ses buts. En principe nous pensons réaliser sur le thème du rationalisme trois émissions ; deux autres devraient suivre celle que vous entendez aujourd’hui telles seront consacrées à la défense du rationalisme dans les sciences qu’on appelle dures : la physique ou la biologie puis dans les sciences humaines…
Le juste et le bien
Face à l’accroissement de l’hétérogénéité résultant de l’immigration mais aussi du dynamisme interne de la démocratie, l’État libéral moderne est confronté à une situation inconfortable : concilier cohésion sociale et reconnaissance des différences sans renoncer à l’égalité et sans céder au relativisme des valeurs. Si, en effet, le libéralisme paraît adapté pour faire face à la différence individuelle, il se retrouve dans une position plus incertaine face à la différence collective. Le modèle universaliste, sur lequel il est fondé, est désormais soumis à une sévère mise en cause, généralement articulée autour de l’idée qu’il serait pure abstraction. Au fond, la question aujourd’hui posée reste celle de la coexistence, désirée par la Révolution française, de l’égalité, de la liberté et de la fraternité. Ce travail cherchera à évaluer la portée de la critique émise par les communautariens (ou communautaristes, les deux termes pouvant convenir pour traduire l’anglais communitarian) à l’encontre du libéralisme classique, soupçonné de négliger la dimension communautaire de l’existence sociale…
A propos du relativisme cognitif
L’article de Pierre Jacob ” La philosophie, le journalisme, Sokal et Bricmont, ” souligne une fois de plus la pauvreté [1] philosophique du relativisme épistémologique ; celui-ci représente tout à la fois une retombée illégitime de la sociologie des sciences et une maladie professionnelle des sociologues. Cette critique ne s’applique pas seulement à Bruno Latour et aux sociologues de le nouvelle historiographie des sciences mais aussi à Jacques Derrida. Quand ce dernier écrit que ” tout signifié est aussi en position de signifiant ” en telle sorte que ” la distinction entre signifié et signifiant – le signe -devient problématique “, il rejette la notion de signe ainsi que l’autonomie du signifié et réduit le langage à un système de signifiants flottant à la dérive sans plus aucun contact avec un référent, c’est-à-dire sans aucune relation avec une réalité empirique. C’est le lecteur et le lecteur seul qui décide du sens du texte.
La philosophie, le journalisme, Sokal et Bricmont
En 1996, paraissait dans la revue d’études littéraires américaines, Social Text, sous la plume du physicien américain Alan Sokal, un article au titre énigmatique : ” Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique “. Cet article offrait des interprétations complètement fantaisistes de certains résultats de la logique, des mathématiques et de la physique placées sous l’autorité de plusieurs auteurs français célèbres dans le monde des sciences humaines et de la philosophie. Je n’en donnerai que deux exemples succincts. Il y est affirmé, par exemple, que ” le p d’Euclide et le G de Newton, qu’on croyait jadis constants et universels, sont maintenant perçus dans leur inéluctable historicité “. Dans une note, jouant sur les multiples sens des mots ” égalité ” et ” choix “, il est reproché aux mathématiciens dits ” libéraux ” de se satisfaire de la théorie des ensembles de Zermelo-Fraenkel qui admet deux axiomes réputés ” refléter ses origines libérales ” (au sens politique du mot) : l’axiome d'” égalité ” et l’axiome du ” choix “…
L’après-Sokal : que faire ?
L’impact de la parodie
Avant d’évoquer les suites de l’affaire Sokal, je voudrais revenir sur ce qui a été dit à propos de la parodie elle-même et corriger quelques-unes des nombreuses inexactitudes que l’on a pu trouver sur Internet ou ailleurs. Tout d’abord, c’est bien Alan qui l’a écrite tout seul. Bien entendu, j’étais au courant avant qu’elle ne soit publiée et je ne m’attendais pas à ce qu’elle le soit ; c’était trop ” hénaurme “. Et je pouvais encore moins imaginer alors tout ce qui suivrait : par exemple, être invité, moi qui suis professeur dans une université catholique, à intervenir dans un colloque organisé par l’Union rationaliste !
Au moment de la publication de la parodie, la situation était assez décourageante. Un regard rationaliste sur le monde ne pouvait que constater un regain des pseudo-sciences, une montée de l’intégrisme religieux et une croissance de cette espèce de pensée confuse, difficile à cerner de façon précise, qu’on appelle parfois ” postmodernisme “…
Qu’appellent-ils “penser” ?
De l’art de passer pour ” scientifique ” aux yeux des littéraires
Le meilleur commentaire qui ait été écrit sur l'” affaire Sokal “, sur le livre qui a été publié ensuite par Sokal et Bricmont et sur les réactions qu’ils ont suscitées l’avait probablement été déjà en 1921 par Musil dans son compte rendu du Déclin de l’Occident de Spengler. Après un passage consacré aux chapitres mathématiques du livre, dont il tire la conclusion que la façon de faire de Spengler ” évoque le zoologiste qui classerait parmi les quadrupèdes les chiens, les tables, les chaises et les équations du 4e degré “, Musil donne une démonstration brillante de la façon dont on pourrait, en appliquant ce genre de procédé, justifier la définition du papillon comme étant le Chinois nain ailé d’Europe centrale : ” Il existe des papillons jaune citron ; il existe également des Chinois jaune citron. En un sens, on peut donc définir le papillon : Chinois nain ailé d’Europe centrale. Papillons et Chinois passent pour des symboles de la volupté. On entrevoit ici pour la première fois la possibilité d’une concordance, jamais étudiée encore, entre la grande période de la faune lépidoptère et la civilisation chinoise. Que le papillon ait des ailes et pas le Chinois n’est qu’un phénomène superficiel…
De Lacan à Penrose : remarques sur “l’affaire Sokal”
C’est un grand plaisir pour moi de me trouver associé à ce colloque et je remercie l’Union rationaliste de m’en avoir offert l’occasion. Seul représentant, à cette table, des sciences humaines empiriques, ou même des sciences humaines (à l’exception de Jacques Bouveresse, mais si proche par métier des sciences dites exactes qu’on serait tenté de l’assimiler aux spécialistes de ces dernières), je me sens un peu la responsabilité, non de voler au secours des lacaniens et des postmodernistes, mais de clarifier quelques confusions auxquelles a donné lieu l'” affaire Sokal “, une fois que, échappant au contrôle de ses auteurs, les Impostures intellectuelles eurent été larguées sur Paris…
Un débat mal compris
Ce qu’il est convenu d’appeler l’« affaire Sokal », et je dois dire que je suis un peu embarrassé de ce que j’ai déclenché, englobe un grand nombre de débats distincts assez faiblement reliés entre eux. Je voudrais ainsi démêler quelques-uns des fils de la discussion. Dans notre livre, et sous la même couverture, il y a en réalité deux livres. Nous dénonçons, en premier lieu, l’abus grossier de termes et de concepts scientifiques de la part de grands intellectuels français, tels que Lacan, Kristeva, Baudrillard, Deleuze ou encore Guattari. Ces auteurs jettent des mots savants à la tête du lecteur. Ils utilisent des termes très techniques, des mathématiques ou de la physique qu’ils comprennent manifestement très mal, et surtout, sans jamais en expliquer la pertinence pour les sujets qu’ils prétendent aborder, comme par exemple la psychanalyse ou la linguistique. Ce sont là les impostures de notre titre et c’est la partie du livre qui a provoqué la plus grande fureur, du moins en France…
L’affaire Sokal…et après ?
Dans notre émission du 25 janvier, nous avons annoncé le colloque que l’Union rationaliste et la revue Raison présente organisent dans la journée du samedi 7 mars sur le thème : ” Une morale contre l’ordre moral “. En d’autres termes, comment concevoir une morale laïque pour notre temps ? Le samedi suivant, 14 mars à 14 heures cette fois, au même lieu, le second colloque, présidé par l’astrophysicien Evry Schatzman, président de l’Union rationaliste, sera consacré à ce que l’on a appelé ” l’affaire Sokal “. Affaire qui a rebondi avec la publication par Alan Sokal et Jean Bricmont, en septembre dernier, de leur ouvrage Impostures intellectuelles…
Impostures intellectuelles
L’essentiel de la parodie publiée par Alan Sokal 1 porte sur ce que l’on appelle le relativisme cognitif. L’introduction de cette parodie est tout à fait remarquable et mérite d’être citée : ” Beaucoup de scientifiques, et en particulier de physiciens, continuent à rejeter l’idée que les disciplines pratiquant la critique sociale ou culturelle puissent avoir un impact autre que marginal sur leur recherche. Ils acceptent encore moins l’idée que les fondements mêmes de leur vision du monde doivent être revus à la lumière de telles critiques. Au contraire, ils s’accrochent au dogme imposé par la longue hégémonie des Lumières sur la pensée occidentale, qui peut brièvement être résumée ainsi : il existe un monde extérieur à notre conscience, dont les propriétés sont indépendantes de tout individu et même de l’humanité tout entière ; ces propriétés sont encodées dans des lois physiques “éternelles” ; et les êtres humains peuvent obtenir de ces lois une connaissance fiable, bien qu’imparfaite et sujette à révision, en suivant les procédures “objectives” et les contraintes épistémologiques de la (soi-disant) méthode scientifique. “
L’affaire Sokal
Évry Schatzman : Vous avez écrit, dans le Monde, un remarquable article sur l’affaire Sokal, à l’occasion de la publication par Sokal dans Social Text d’un texte très provoquant. Pouvez-vous nous résumer l’origine de cette affaire ?
Jean-Jacques Salomon : L’origine, elle, est très simple. Sokal, physicien, propose un article à la revue américaine Social Text, une revue de sociologie qui s’intéresse en particulier à la sociologie de la science. Ce texte est présenté comme une analyse de ce qui peut être un renouvellement épistémologique de la théorie des quanta, un texte d’une vingtaine de pages et que très honnêtement, le moindre lecteur cultivé français aurait immédiatement identifié comme une vaste plaisanterie, un canular comme on dirait en français, car dès la deuxième page, le texte prétendait renouveler la théorie des quanta sur la base de citations nombreuses venant d’auteurs français, les uns philosophes, les autres sociologues et qui, effectivement abusaient d’un usage fort peu légitime et surtout peu sérieux, de concepts scientifiques circulant dans les sciences de la nature. Le texte a été accepté par la revue, probablement parce qu’il était signé d’un physicien, ce qui lui donnait une autorité, une ” légitimité scientifique ” entre guillemets…
Un canular désopilant du physicien Alan Sokal
Les éditeurs de Social Text, une importante revue d’études culturelles, se sont révélés d’une incroyable légèreté. Dans leur édition du printemps/été 1996, ils ont publié un article intitulé : ” Transgresser les frontières : vers une transformation herméneutique de la gravité quantique ” et signé d’Alan Sokal, physicien à l’université de New York. Ce papier est accompagné de treize impressionnantes pages de notes et neuf pages de références.
En quoi les éditeurs ont-ils manqué de sérieux ? C’est que le papier de Sokal était une mystification délibérée…