Publications et médias
Les tueurs de Dieu : le mal religieux
Horreur, compassion, indignation, aucun mot n’est assez fort, mais aucun ne suffit. Avec l’émotion, après elle, il faut surtout ne pas suspendre notre réflexion, car ils auraient gagné.
Lâches, « cons », barbares, les tueurs ? Ces mots ne les atteignent pas. Ils se croient défenseurs d’une Vérité supérieure : la seule vérité, puisque c’est celle de Dieu. Kamikazes ou pas, ils se pensent courageux et, pour tous leurs « frères » en humeur de les suivre dans leur « sainte bataille », ils sont des héros, martyrs destinés au Paradis. Liberté d’expression ? Aucun sens pour eux ! Ce qui a du sens, ce sont les oukases de Dieu, transmis par les œuvres dites sacrées et par leur prophètes et interprètes. Comment un croyant pourrait-il s’opposer à son Dieu ? …
Les attentats de janvier 2015
Emmanuelle Huisman-Perrin reçoit Gérard Fussman, professeur honoraire au Collège de France et ancien secrétaire général de l’Union rationaliste, pour réfléchir sur les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 et sur leurs conséquences ; il développe son point de vue dans l’article en ligne Charlie Hebdo, Vincennes et l’islam.
Charlie Hebdo, Vincennes et l’islam
La manifestation géante du dimanche 11 janvier 2015 fut un bel hommage rendu aux victimes des trois attentats terroristes des 7 et 8 janvier 2015. Ce fut un réconfort de voir des millions de gens défiler calmement et sans peur, malgré les menaces d’attentats, pour défendre la liberté d’expression et refuser la barbarie. La presse et beaucoup de politiciens en profitèrent pour parler aussitôt d’union nationale. Ils avaient mal vu.
Il n’y avait dans les défilés aucune de ces femmes et jeunes filles françaises à foulard islamique que nous rencontrons tous les jours dans les transports en commun et les hypermarchés…
Contre des crimes religieux et racistes : un peuple se soulève au nom de la laïcité
Les deux séries d’assassinats commis au nom d’une religion ont soulevé l’indignation des citoyens français et des démocrates de nombreux pays. L’ampleur et la dignité de la mobilisation témoignent de la réprobation des crimes et de l’attachement aux valeurs humanistes.
Au delà de l’émotion légitime, plusieurs questions sont à débattre dans notre société, celle de la liberté d’expression, celle de la laïcité et celle de la prééminence de la loi civile sur les prescriptions religieuses. Il faut aussi se donner les moyens d’application de ces principes …
Lettre au ministère de la justice
À Madame la ministre de la justice, Garde des sceaux,
Les assassinats dont ont été victimes les journalistes de Charlie Hebdo bafouent la liberté d’expression. Leurs auteurs se sont appuyés sur le blasphème. La France entière s’est levée pour dire son refus de la haine et son attachement à défendre la liberté d’expression.
Or le délit de blasphème existe encore sur le territoire national, dans les trois départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle, en vertu d’une loi allemande du code pénal local (article 166)…
12 janvier
L’Union Rationaliste n’a cessé de considérer la laïcité comme l’un des fondements de notre République, qui garantit notre liberté de penser et de nous exprimer, qui autorise à croire ou ne pas croire pourvu que l’on ne cherche pas à imposer ses convictions aux autres, celui qui permet notre vie ensemble.
Un piège grossier a été tendu par l’extrême droite dont le ralliement soudain à la laïcité n’était que l’expression d’un rejet des étrangers et de nos concitoyens issus de l’immigration…
Intervention de l’Union rationaliste devant l’Observatoire de la laïcité
Je suis heureuse et je l’en remercie, que l’Observatoire de la laïcité ait accordé une audition à l’Union rationaliste, association fondée en 1930 pour défendre le rationalisme en sciences, lutter contre toutes les formes de dogmatisme et de fanatisme, et, à cette fin, défendre la laïcité. Je rappelle que l’Union rationaliste avait été partie prenante de la Commission Stasi. Le droit local en Alsace-Lorraine est une question d’intérêt national car il touche aux droits de l’homme, que la République garantit, et à l’égalité devant l’impôt : tous les Français, y compris les Alsaciens-Lorrains bien sûr, contribuent par leurs impôts à l’entretien en Alsace et en Lorraine d’organisations religieuses et de personnes qui ne leur rendent aucun compte. Je ne cacherai pas que ma conviction est d’autant plus grande que je vis en Alsace depuis 1952, et que j’y ai enseigné, en collège et à l’université…
Terrorisme, islam et fanatisme
Depuis quelques années les massacres et exactions commis en Afrique, au Moyen- Orient et en Europe par des groupes et des individus se réclamant de l’islam font que dans l’esprit de beaucoup de gens, le terrorisme est intrinsèque à l’islam. Nos gouvernants l’ont bien compris. Ils ont tout essayé pour éliminer les mots « musulman, islamique, islamiste » du vocabulaire officiel. Les groupes jihadistes que les troupes françaises ont pourchassés au Mali ont vite été rebaptisés terroristes ; on nous a expliqué qu’en fait c’étaient des bandits et des trafiquants. Comme si de simples bandits se préoccupaient de détruire les tombeaux de saints, de fouetter les femmes mal voilées et de couper la main aux voleurs ! Le groupe auto- proclamé État Islamique en Syrie et au Liban (maintenant Califat Islamique), d’abord appelé par ce nom ou son acronyme (français EI, anglais ISIL) est désormais officiellement désigné par son acronyme arabe Daech qui, pour un non-arabisant, n’évoque en rien l’islam. On peut comprendre le légitime souci des responsables politiques de ne pas confondre les individus (musulmans) et leur religion. On peut encore mieux comprendre le désir de ne pas considérer comme complices de ces massacres les très paisibles musulmans que nous côtoyons tous les jours et qui sont tout autant que nous horrifiés par des massacres dont les premières et plus nombreuses victimes sont les musulmans du Proche-Orient…
Au-delà des mots, les faits. Quelques réflexions après les massacres du 13 novembre
J’ai écrit l’éditorial du n° 639 des Cahiers rationalistes le 15 novembre, à la demande du comité de rédaction. Les remarques faites par celui-ci m’ont amené à le compléter, mais la tonalité générale n’en a pas été modifiée. J’avais tâché de faire abstraction de tout sentiment et de n’exprimer ni horreur ni compassion, non pas faute de les ressentir, mais parce que ce n’était pas l’objet de ce texte. Et puis, il faut bien l’avouer, si l’on se refuse à utiliser des formules de circonstance si souvent répétées qu’elles sont désormais vides de sens, rien n’est plus difficile que de trouver des mots pour exprimer sa compassion sans aggraver la douleur de ceux à qui on les adresse. Quant à l’horreur, je laisse cela aux journalistes qui se précipitent pour demander aux mères éplorées « dites-nous combien vous êtes mal » et aux journaux qui, pour vendre davantage, cherchent à publier les photos les plus macabres qui soient, parfois obtenues par des moyens qui déshonorent ceux qui les ont faites et ceux qui les publient. Les Cahiers rationalistes ne s’abaissent pas à ce niveau…
Derechef, de la laïcité
Dans les débats actuels sur les questions de laïcité dans l’enseignement en France, il est peu souvent question des universités. Le rapport d’étape sur les travaux de l’Observatoire de la laïcité1 (25 juin 2013) ne les évoque pas, les jugeant sans doute non prioritaires. Le projet de rapport du Haut commissariat à l’intégration2 (août 2013) traite quant à lui des problèmes posés par les tensions d’origine religieuse vécues dans un certain nombre d’universités et fait 12 propositions pour étendre à l’université les principes laïques de neutralité dans un service public, de monopole de l’État dans la collation des grades et de clarté dans l’attribution de locaux aux associations étudiantes…
Laïcité dans les entreprises
Arrêt de la cour de cassation dans l’affaire Baby Loup
La cour de cassation a rendu le 25 juin son arrêt au sujet du licenciement d’une employée de la crèche Baby-Loup. Elle a confirmé la légalité du licenciement (voir les documents sur internet : Arrêt n° 612 du 25 juin 2014 (13-28.369) – Cour de cassation-Assemblée Plénière – ECLI: FR:CCASS:2014:AP00612 ainsi que l’avis de l’assemblée plénière et le rapport Truchot). Ces textes sont très intéressants (en dépit ou à cause de leur longueur). Ils insistent sur le but poursuivi par l’entreprise (petite enfance, origine et options philosophiques variées des familles, code du travail français) et sur le droit européen qui protège les intérêts de l’enfant et garantit aux parents le droit de choisir l’éducation de leurs enfants…
Rapport de l’Observatoire de la laïcité
Le rapport annuel 2013-2014 de l’Observatoire de la laïcité a été publié en mai dernier. C’est un document volumineux, qui commence par rappeler les objectifs que s’était donnés l’Observatoire : informer, transmettre, proposer et observer.
Il débute par quatre avis sur des questions d’actualité : sur la charte de la laïcité à l’école, sur l’encadrement du fait religieux dans les structures privées de la petite enfance ( à partir de l’affaire de la crèche Baby-Loup), fait un rappel à la loi et propose l’instauration d’une journée nationale annuelle de la laïcité le 9 décembre. Dans la foulée, l’Observatoire a établi trois guides destinés à éclairer ceux et celles qui souhaitent élaborer des règlements intérieurs sur les limites à respecter pour rester conformes à la loi : pour les collectivités locales, pour les entreprises privées, pour les structures socio-éducatives. Ces avis et dossiers sont documentés et détaillés. L’Observatoire se fonde sur le rôle de l’État comme garant, par sa neutralité, du libre exercice de la liberté de conscience et de religion et sur le code du travail, qui prévoit que dans certaines circonstances, il peut être institué dans les entreprises privées des restrictions à la liberté d’exercice des pratiques religieuses (hygiène et sécurité, identification de la personne, nature de la tâche à accomplir, image de l’entreprise et paix sociale dans l’entreprise par l’interdiction du prosélytisme ou de pressions exercées sur des coreligionnaires). Ces mesures doivent être justifiées par la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché…
À propos du statut scolaire de l’Alsace-Moselle
Voici quelques exemples de ce que vivent au quotidien les familles résidant en Alsace.
1) Réponse du chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale aux associations laïques qui l’avaient sollicité.
Lettre du 30 août 2013.
Vous avez appelé l’attention de Monsieur Vincent PEILLON, ministre de l’éducation nationale, concernant les modalités d’application de l’enseignement religieux dans les écoles d’Alsace-Moselle.
Le ministre, qui a pris connaissance de votre courrier, m’a personnellement demandé de vous répondre.
Je tiens à vous rappeler le caractère obligatoire de l’enseignement religieux en Alsace-Moselle qui constitue l’une des composantes d’un droit local posé par le Conseil constitutionnel et, plus encore, un principe fondamental reconnu par les lois de la République.
Non seulement il ne répond pas à la question posée, mais encore il écrit que la non laïcité est à considérer comme un principe fondamental reconnu par les lois de la République !
À propos de la Charte de la laïcité
Le ministre de l’éducation nationale a présenté, lundi 9 septembre 2013, la charte de la laïcité qui doit être affichée dans toutes les écoles, collèges et lycées. L’UR salue l’initiative du ministre concernant l’affichage de la charte dans les établissements primaires et secondaires publics. Rappeler les principes qui garantissent la liberté de conscience fondent le vivre ensemble à l’école et qui forment les futurs citoyens aux valeurs de la république est une garantie pour la démocratie et un moyen de lutter contre les dérives communautaristes.
Cette charte contient 15 articles. Les premiers rappellent les principes fondamentaux de la France en tant que République indivisible, laïque, démocratique et sociale, organisant la séparation des religions et de l’État…
L’Alsace-Moselle a pris rendez-vous avec son histoire
Intervention de Françoise Olivier-Utard à Strasbourg, au nom de l’Union rationaliste, au rassemblement public organisée par la Libre Pensée, le 4 mai 2013, avec différentes associations de libre pensée.
L’association que je représente ici est l’Union rationaliste, qui a pour but de promouvoir le rôle de la raison dans le débat intellectuel comme dans le débat public, face à toutes les dérives irrationnelles…
La haine de la religion
Emmanuelle Huisman-Perrin reçoit Pierre Tévanian, de son nouvel ouvrage La haine de la religion, paru aux Editions la découverte.
Les religions, fondements du lien social ?
Conférence prononcée à Rouen le 29 juin 2012 à l’initiative de l’Union rationaliste et du Comité de réflexion et d’action laïque de Seine maritime (CREAL 76)…
Propositions aux candidats à la présidence
Emmanuelle Huisman-Perrin reçoit Hélène Langevin-Joliot, présidente de l’Union rationaliste, pour nous parler des propositions de l’Union rationaliste aux candidats à la présidence de la république.
La laïcité, la Constitution et le Concordat
La campagne présidentielle est l’occasion, plus qu’en d’autres circonstances, de développer des débats sans tabous, et parfois sur des idées nouvelles. Inscrire la loi de 1905 dans la constitution est de celles-là.
Selon la constitution de la Ve République, la France est une république, indivisible, laïque, démocratique et sociale. La laïcité pourtant, c’est le moins que l’on puisse dire, n’a pas inspiré en toutes circonstances notre président-candidat. On se souvient du discours du Latran, proclamant la supériorité morale du curé sur l’instituteur. L’accord signé avec le Vatican scelle au profit des Instituts catholiques l’abandon par l’Etat du monopole de la collation des grades et diplômes universitaires. L’enseignement privé sous contrat bénéficiait depuis longtemps des crédits de l’Etat. Il a conquis de nouveaux privilèges, au détriment de l’enseignement public laïque…
Guide pratique de la laïcité pour les élus de la République
Emmanuelle Huisman-Perrin reçoit Dounia Bouzar, anthropologue du fait religieux, pour évoquer avec elle son Guide pratique de la laïcité pour les élus de la République.